"François Hollande, c'est ce mec qui s'incruste en soirée" : avant les élections européennes, le soutien jugé indésirable de l'ancien président à Raphaël Glucksmann

Invité de franceinfo, vendredi, le premier secrétaire du Parti socialiste a taclé François Hollande, qu'il soupçonne de vouloir "revenir dans le jeu politique". En coulisses, le ton est encore plus acerbe contre l'ancien président.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'ancien président François Hollande, le 6 mai 2024 à Paris. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Un grand soleil sur la campagne, une dynamique inespérée pour les socialistes dans les sondages... Et voilà que le ciel se couvre pour la direction du PS avec le soutien - indésirable - de François Hollande. A neuf jours des élections européennes, l'ancien président de la République enchaîne les interviews en faveur de Raphaël Glucksmann, dont l'équipe se passerait bien. Mieux : François Hollande organise même un meeting de soutien à la tête de liste PS Place Publique le 6 juin, jeudi prochain, à Limoges, à trois jours du scrutin.

Une agitation qui agace la direction du Parti socialiste, comme l'a clairement dit Olivier Faure, vendredi 31 mai, sur franceinfo : "Nous avons la volonté de faire en sorte de ne jamais être assimilés" à "toute personne qui aurait aujourd'hui envie de profiter de l'élection européenne pour revenir dans le jeu politique", a prévenu le premier secrétaire du Parti socialiste, député de Seine-et-Marne. Le soutien de l'ancien chef de l'État à la liste du Parti socialiste-Place publique semble embarrasser le premier secrétaire du Parti socialiste : "Toutes celles et tous ceux qui ce week-end ou la semaine prochaine voudraient se déclarer en faveur de notre liste sont les bienvenus. Ça ne fera pas changer la ligne de la campagne de Raphaël", a répondu Olivier Faure.

"Hollande, le troll"

Raphaël Glucksmann s'est affiché avec l'ancien Premier ministre Lionel Jospin lors d'une distribution de tracts et sera en meeting à Lille avec la maire de Lille, Martine Aubry. Selon Olivier Faure, "c'est à (François Hollande) de dire" ses réelles intentions, "mais pour l'instant, il a toujours été suffisamment flou sur la question pour que le doute existe", souligne-t-il. Et de préciser qu'il n'a pas l'intention de "remettre le pied à l'étrier de qui que ce soit, cette campagne, c'est celle de Raphaël Glucksmann".

En coulisses, les cadres du PS se lâchent : François Hollande, "c'est le troll", "ce mec qui s'incruste aux soirées, mais que personne ne veut voir, on ne veut pas jouer les videurs de boîte de nuit". Même un ancien du PS le concède : Hollande, "c'est encore radioactif". Chez les électeurs de gauche, son quinquennat reste "une trahison", d'après lui. LFI se sert d'ailleurs des initiatives de l'ancien président pour attaquer Raphael Glucksmann. Enfin, comme pour marquer la rupture, un député tacle : "Il a bien fait de choisir le 6 juin, jour de commémoration du débarquement,pour son meeting, puisque l'actualité sera aux vétérans".

Raphaël Glucksmann, 44 ans, est crédité de 14 à 15% dans les intentions de vote à la tête d'une liste PS/Place publique avant le scrutin du 9 juin. Le bon score attendu de la liste devrait ainsi redistribuer les cartes à gauche pour l'élection présidentielle de 2027.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.