Sept indices qui montrent que François Hollande est déjà en campagne pour 2017
Le président a défendu avec ardeur mardi le bilan de son quinquennat, lors d'un discours au théâtre du Rond-Point à Paris.
Un premier discours de candidat ? Mardi 3 mai, lors du colloque sur "La gauche et le pouvoir" organisé par la Fondation Jean-Jaurès au théâtre du Rond-Point à Paris, François Hollande a défendu le bilan de son quinquennat, levant de plus en plus les doutes concernant sa candidature pour 2017.
En présence du Premier ministre, Manuel Valls, et de plusieurs membres du gouvernement, le chef de l'État a fait l'éloge des réformes économiques et sociales conduites depuis 2012. Bien qu'il assure ne pas se prononcer sur sa candidature avant décembre, plusieurs indices montrent que François Hollande a déjà endossé son habit de candidat.
Un discours offensif au théâtre du Rond-Point
"Ce que nous construisons, pas à pas, pierre après pierre, c'est un compromis dynamique et juste, à la fois économique, social, écologique et démocratique", a martelé le chef de l'État devant un public conquis.
Le ton ferme, visant à défendre son bilan, François Hollande semble pris d'une farouche détermination à prouver que son quinquennat est une réussite : "Nous recueillons les premiers fruits : la croissance revient, la consommation repart, l'investissement redémarre, les logements se construisent, plus nombreux, l'économie crée des emplois..."
"la récompense, elle ne sera pas dans l'histoire, elle sera dans l'avenir" a conclu #Hollande au théâtre du rond-point
— Mariana Grépinet (@MarianaGrepinet) 3 mai 2016
À la tribune, Hollande : "dans quel pays d'Europe y'a-t-il eu autant de progrès depuis 4 ans ?" #lagaucheetlepouvoir
— Frédéric Says (@FredericSays) 3 mai 2016
Il a lancé plusieurs piques à ses adversaires : "Je sais qu'il y a celles et ceux qui veulent tout défaire, dont le seul projet est d'annuler tout ce que nous avons fait." "Si l'on peut parfois freiner" ou "contester à juste raison, rien ne remplace l'acte de gouverner", a-t-il rajouté dans une pique visant à demi-mot le mouvement Nuit debout.
Sans faire mention de son engagement à ne pas se représenter s'il ne parvient pas à inverser la courbe du chômage, il a esquissé l'un de ses axes de campagne en une phrase : "Moderniser, protéger et permettre à la France d'aller mieux, tout en restant elle-même."
Un premier séminaire de campagne à l'Elysée
Le 2 avril, après une semaine noire marquée par l'abandon de la déchéance de nationalité et des manifestations contre la loi El Khomri, un premier "séminaire" de campagne électorale s'est tenu à l'Élysée, révèle le JDD.
En présence de Ségolène Royal, d'Emmanuel Macron, du numéro 2 du PS, Guillaume Bachelay, et de nombreux conseillers tels Julien Dray, Vincent Feltesse ou Gaspard Gantzer, cette première réunion de campagne avait pour but de préparer la prochaine présidentielle. Des communicants étaient aussi présents comme Philippe Grangeon et Robert Zarader.
Cependant, aucun hollandais "historique", ni aucun élu de province n'était présent. "S'il lisait la PQR [la presse régionale], il saurait que les élus de province existent. Si c’est ça l’équipe de campagne, des gens coupés du réel, ça promet", déplore un édile provincial au JDD.
Des mots-clés #FH2017 et #GoFH2014 sur les réseaux sociaux
En coulisses, les soutiens de François Hollande s'affairent sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, une image appelant à "soutenir le président Hollande à la présidentielle de 2017" circule depuis mars sur des pages de groupes de militants, expose le JDD.
Cette page invite les internautes à partager les mots-clés #FH2017 et #GoFH2017 dans leurs publications. Le tract se termine par "En route pour 2017, pour la victoire", une formule explicite sur les intentions du président.
Plusieurs opérations de démonstration d'une gauche "unie"
Des dizaines de cartes postales résumant les mesures décidées depuis 2012, des "fiches de la réussite" et des clips... Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale a lancé lundi une campagne intitulée "Du progrès en plus" visant à défendre l'action et le bilan de François Hollande.
"Ce n'est pas une campagne de communication, c’est une campagne de résultats, une campagne objective. Nous voulons remettre au cœur du débat ce qu’a fait la gauche depuis maintenant quatre ans", a-t-il déclaré à France Info. Cette opération intervient une semaine après le lancement de "Hé oh la gauche" par Stéphane Le Foll dont l'objectif est de mobiliser l'électorat de gauche.
Début avril, dans un café du 11e arrondissement de Paris, le PS a lancé un autre mouvement nommé la "Belle alliance populaire", destiné à rassembler la gauche et à "élaborer une alternative au libéralisme ambiant et au nationalisme montant", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS.
Des "cadeaux" fiscaux à l'adresse des Français
Prime en hausse pour les instituteurs, plan de soutien à l'élevage, revalorisation du salaire des fonctionnaires… Depuis quatre mois, le gouvernement multiplie les annonces à l'attention des Français. Le 3 mai, le quotidien Les Echos a avancé que l'Elysée envisagerait de nouvelles baisses d'impôts en 2017, pour la quatrième fois depuis 2012.
Au total, ces nouvelles dépenses sont évaluées à 4 milliards d'euros. L'opposition dénonce des "cadeaux préélectoraux" et accuse le président de vouloir séduire son électorat dans la perspective de la présidentielle de 2017.
La méthode "ça va mieux"
Hollande à "Dialogues citoyens" : "Oui ça va mieux"
Depuis son intervention dans l'émission "Dialogues citoyens" le 14 avril, François Hollande multiplie les tentatives pour démontrer que "ça va mieux" en France. A la fin du mois, il se déplace avec le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, dans un laboratoire pharmaceutique à Chartres (Eure-et-Loire) afin de saluer les résultats de l'entreprise française, numéro 1 mondial dans la lutte contre le diabète. "Je suis revenu ici car Novo Nordisk devait au départ créer 150 emplois. Ils en ont créé 350 en deux ans. Je me devais de saluer cela", dit-il lors de son discours.
Même son de cloche lors de sa visite au groupe Thales de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) une semaine plus tard. Saluant l'achat de 12 sous-marins par l'Australie au groupe DCNS (détenu par l'État français et Thales), le président a répété qu'il fallait "avoir confiance en la France, ses entreprises, ses salariés, ses partenaires sociaux et ses élus politiques". Il a énuméré ses "bonnes nouvelles" - recul du chômage, reprise économique - et a répété son "message d'espoir".
Une blague sur son éventuelle réélection
Au cours de sa visite chez Thales dans les Hauts-de-Seine, le président s'est fendu de quelques pointes d'humour sur son avenir. Évoquant les bons résultats de l'entreprise et l'embauche de 6 000 personnes en 2016, il a lancé : "J'imagine que, puisque vous avez une croissance de 5 % sur les trois prochaines années, vous aurez toujours ce rythme. Et j'espère être là pour le vérifier... Donc je reviendrai autant de fois que nécessaire."
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