Procès des assistants parlementaires du FN : "Il n'y a pas de gouvernement des juges", affirme le président de l'Union syndicale des magistrats
"Il n'y a pas de gouvernement des juges, les juges appliquent la loi votée par nos parlementaires", affirme jeudi 14 novembre sur franceinfo Ludovic Friat, président de l'Union syndicale des magistrats (USM). Il réagit aux réactions politiques après les réquisitions du parquet, qui réclame une peine d'inéligibilité pour tous les prévenus, dont Marine Le Pen, dans le procès des assistants parlementaires du Front national, devenu Rassemblement national.
Alors que Jordan Bardella dénonce une "atteinte à la démocratie" et Bruno Gollnisch un procès politique, Ludovic Friat estime que "le dire ainsi, c'est donner du matériel à ceux qui pensent et qui disent qu'on aurait un gouvernement des juges". S'il admet que les juges sont des êtres humains, avec "leur part de subjectivité", le président de l'USM rappelle que ces biais sont "prévus par le système judiciaire". "Le parquet travaille en équipe, les collègues du parquet, qui ont pris ces réquisitions, les ont prises après avoir discuté avec leur procureur et toute l'équipe du parquet pour trouver la juste réquisition", explique Ludovic Friat. "Pareil pour les collègues du siège, ils statuent en collégialité, à plusieurs, pour éviter les biais", ajoute-t-il.
Ludovic Friat "regrette" que "cette collégialité soit de plus en plus attaquée". Ce jeudi sur franceinfo Bruno Gollnisch, ex-numéro 2 du RN qui risque également cinq ans d'inéligibilité, s'est dit "ébahi et indigné", estimant que si Marine Le Pen "était empêchée de se présenter au suffrage des Français cela transformerait la France en république bananière". "Ce que j'entends dans les propos de Bruno Gollnisch, c'est une plaidoirie, il est dans son rôle", réagit Ludovic Friat. Il rappelle que son syndicat, l'USM, est "le premier syndicat de magistrat", un syndicat "apartisan" qui n'est pas favorable aux peines automatiques, comme les peines d'inéligibilité. "Il faut qu'on laisse au juge un pouvoir d'appréciation, il applique la loi pénale, la loi Sapin 2 qui prévoit qu'en cas de culpabilité cette peine est automatique et ça a été voté très largement par nos députés et sénateurs", insiste-t-il.
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