"Les chambres à gaz, un détail de l'histoire" : une élue RN reprend à son compte les propos de Jean-Marie Le Pen
Catherine Lesné, conseillère municipale du Rassemblement national à Agen, a repris à son compte la formule de Jean-Marie Le Pen. Une phrase qui avait valu au fondateur du FN plusieurs condamnations. L'élue a été "exclue de fait" de son parti, assure un conseiller régional du RN.
Des propos qui lui valent l'exclusion. "'Les chambres à gaz ont été un détail de l'histoire' car effectivement, la guerre n'a pas été que ça !!!", a assuré samedi 29 septembre sur son compte Facebook Catherine Lesné, conseillère municipale Rassemblement national (RN) d'Agen (Lot-et-Garonne). Une sortie visible uniquement par ses "amis" sur le réseau social, mais que le quotidien régional Sud-Ouest a isolé, capture d'écran à l'appui.
L'élue réagissait à la mise en examen de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national (devenu Rassemblement national), pour avoir attribué "90% des faits divers" aux immigrés. Catherine Lesné estime alors que "cela commence à être lassant de toujours tirer sur les mêmes" et qu'il "faut comprendre le sens des mots choisis". En exemple, elle cite une formule régulièrement brandie par Jean-Marie Le Pen concernant l'extermination des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
"Suspendue" en attendant la réunion de la commission des conflits
Lundi matin, Etienne Bousquet-Cassagne, conseiller régional RN de Nouvelle-Aquitaine, a assuré sur Twitter qu'"en accord avec les instances nationales", les propos de Catherine Lesné lui valaient d'être "exclue de fait", rappelant que "ce type de discours n'a pas sa place dans notre mouvement". Jean-Lin Lacapelle, délégué national aux ressources, a confirmé que l'élue était suspendue "car on ne peut être exclu sans que la commission des conflits ne soit réunie".
En accord avec les instances nationales, Catherine Lesné est exclue de fait du @RNational_off pour ses propos sur les chambres à gaz. Ce type de discours n’a pas sa place dans notre mouvement.
— Etienne Bousquet-C (@Etienne_BC) 1 octobre 2018
Cc @SO_47
Les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz nazies, prononcés pour la première fois en 1987, ont notamment valu à leur auteur une condamnation devant la Cour de cassation en mars 2018 à 30 000 euros d'amende, pour contestation de crime contre l'humanité. Critiqués par sa fille Marine Le Pen, qui lui a succédé à la tête du parti d'extrême droite, ils ont notamment entraîné la suspension – ensuite annulée par la justice – de Jean-Marie Le Pen du FN, puis son exclusion. Pendant la Seconde Guerre mondiale, environ six millions de juifs ont été exterminés par les nazis.
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