: Reportage "C'est bien d'avoir mis des lignes rouges" : dans l'Oise, les électeurs RN soutiennent la menace de censure du gouvernement Barnier
Stop ou encore ? L'ultimatum posé par Marine Le Pen à Michel Barnier expire lundi 2 décembre. La cheffe de file des députés du Rassemblement national a demandé des gages au Premier ministre pour éviter que le RN ne vote une motion de censure. Dans l'Oise, le député RN David Magnier est allé à la rencontre de ses électeurs, dimanche, sur le petit marché de Noël du village de Heilles.
Gobelet de vin chaud en main, David Magnier répond aux interrogations des habitants de sa circonscription. Il répond notamment aux interrogations d'une femme autour de l'utilisation du 49.3 : "Quand le Premier ministre annonce un 49.3, il prend sa responsabilité. Si on n'est pas d'accord, on peut lui dire au revoir." Dire au revoir à Michel Barnier, les députés RN menacent de le faire.
"Ça ne peut pas être pire"
Jean-Jacques les soutient totalement : "Ce qui est bien, c'est d'avoir mis des lignes rouges à ne pas dépasser. C'est bien, vous avez mis des garde-fous." Le député confirme : "Si on veut être écoutés, il faut qu'il y ait des lignes rouges. On attend ce que Monsieur Barnier va décider : c'est lui qui a les clés en mains." Évelyne, la femme de Jean-Jacques acquiesce : "Il n'aurait jamais dû exister ce gouvernement. Ça ne peut pas être pire." Dans ce village acquis au RN, la rhétorique des lignes rouges a bien imprimé. Christophe soutient, lui aussi, la censure : "Ça n'avance pas du tout, c'est nul. Ils ne font pas de cadeaux dans l'autre sens non plus. Je pense que c'est le moment d'agir. Ça ne peut qu'apporter du meilleur."
Moins catégorique, Jérôme continue de s'interroger sur l'opportunité de la censure : "D'un côté, ça serait bien de le faire tomber pour qu'on change tout. De l'autre côté, s’il ne trouve personne, ça va être un peu compliqué. Il est là le gros problème. Suite à la motion de censure, il faut voir après ce qu'il va se passer. Ce n'est pas dit que ce soit très bon pour nous."
"On se demande à quelle sauce on va être mangés"
Qu'ils soient fervents partisans de la censure ou plus réservés, un sentiment prédomine dans toutes les réponses : une sorte d'amertume. Bien conscient que le renversement du gouvernement ne révolutionnera pas l'état de la politique, Pascal soupire : "On ne sait pas, on se demande à quelle sauce on va être mangés, ce qu'on va faire... On ne sait pas vraiment."
Une chose est sûre, Pierre ne suivra pas les débats cette semaine : "Je représente un peu le groupe des retraités, on n'a plus confiance en la politique française. On n'a plus confiance en nos hommes politiques. Le dernier que j'ai trouvé bien, c'était Giscard. Après, terminé." Pierre est plus intéressé par le procès des assistants parlementaires du RN que par la motion de censure.
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