Violences des mineurs : "Il y a vraiment nécessité de restaurer cette autorité", soutient le préfet de Paris Laurent Nuñez

Le profil des adolescents mis en cause dans les rixes n'a pas changé ces dernières années, mais "ce sont quand même des jeunes gens qui s'isolent, qui sont dans une forme d'individualisme", constate le préfet de Paris sur France Inter.
Article rédigé par franceinfo
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Le préfet de Paris, Laurent Nuñez, était l'invité de France Inter, le vendredi 19 avril 2024. (FRANCE INTER / RADIOFRANCE)

"Il y a vraiment nécessité de restaurer cette autorité", soutient le préfet de Paris, Laurent Nuñez, sur France Inter, vendredi 19 avril, au lendemain des mesures annoncées par Gabriel Attal pour faire face aux violences commises par certains mineurs. Le nombre d'affrontements entre bandes de jeunes reste "relativement stable" dans l'agglomération parisienne, "mais on constate que les protagonistes sont de plus en plus jeunes et utilisent de plus en plus d'armes par destination", explique le préfet. "On voit bien qu'on a une montée de la violence qu'il faut évidemment endiguer, enrayer rapidement", poursuit-il.

Le profil des adolescents mis en cause dans les rixes n'a pas changé ces dernières années, mais "ce sont quand même des jeunes gens qui s'isolent, qui sont dans une forme d'individualisme, où l'intérêt général disparaît un peu", constate Laurent Nuñez. "Chez un certain nombre de jeunes gens, des adolescents parfois, on voit bien qu'il y a un basculement dans la violence qui se fait beaucoup plus rapidement qu'avant ou, en tout cas, que le moindre conflit peut tout de suite entraîner des actes et des gestes violents."

Le préfet de Paris assume de parler de "décivilisation", comme l'avait fait Emmanuel Macron, le 24 mai 2023, en évoquant un "processus de décivilisation" en sortie de Conseil des ministres. Ce terme "prend tout son sens quand on voit ces affrontements entre jeunes, parfois pour des motifs extrêmement futiles", affirme le préfet.

"L'excuse de minorité"

Gabriel Attal a expliqué, jeudi, vouloir un débat sur les "atténuations" à "l'excuse de minorité". Ce principe permet d'atténuer la peine prononcée à l'encontre d'un mineur en raison de son âge. "Du côté des policiers et des gendarmes, c'est un débat qu'on attend évidemment avec beaucoup d'impatience", rapporte Laurent Nuñez. "Cette question est légitime si on veut avoir des sanctions qui soient vraiment adaptées, si on veut donner un signal fort pour éviter tout dérapage", estime-t-il.

Par ailleurs, le préfet de Paris dit voir le séparatisme islamique "se développer depuis quelques années". Selon lui, ce phénomène n'est "pas nouveau", mais il "conduit un certain nombre de jeunes à s'isoler" et provoque "des comportements violents ou des comportements visant à stigmatiser d'autres jeunes parce qu'ils n'obéissent pas à certains préceptes religieux".

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