Arabie saoudite : Jean-Yves Le Drian nommé à la tête de l'Agence française de développement d'Al-Ula, une nomination très politique
Si Jean-Yves Le Drian avait été pressenti un temps pour prendre la présidence de l’IMA, l’Institut du Monde Arabe à Paris, finalement, Emmanuel Macron a décidé de nommer son ancien ministre des Affaires étrangères, à la tête de l’Agence française de développement d’Al-Ula (Afalula), chargée de la mise en valeur de ce site archéologique exceptionnel dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.
Jean-Yves Le Drian, qui jusqu'à maintenant était "envoyé spécial" du chef de l'Etat français pour le Liban, a probablement été choisi pour sa proximité avec les responsables saoudiens, et notamment avec le prince héritier Mohammed ben Salmane. Quand ce dernier avait lancé sa campagne militaire contre le Yémen en 2015, Jean-Yves Le Drian était alors le ministre de la Défense de François Hollande, qui avait soutenu Riyad dans son attaque.
Une nomination "inquiétante"
Cette nomination interpelle la journaliste Audrey Lebel, auteure du livre Nos amis saoudiens. "C'est questionnant, voire inquiétant, qu'un homme tel que Jean-Yves Le Drian, qui a eu de telles responsabilités à un tel niveau de l'Etat, soit ensuite à la tête d'une société entièrement saoudienne, financée entièrement par l'Arabie saoudite", souligne la journaliste.
"Il faut rappeler que Le Drian n'a pas été n'importe quel ministre des Affaires étrangères, dans la mesure où c'est avec lui que la France a vraiment réalisé des ventes record d'armes, et notamment à l'Arabie saoudite."
Réchauffer les relations franco-saoudiennes
Le développement d’Al-Ula, symbole de la nouvelle image que Mohammed ben Salmane veut donner de l'Arabie saoudite, est le projet phare de la France pour pousser ses pions dans le royaume. Déjà 250 contrats ont été signés avec des entreprises de l'Hexagone. Une façon de réchauffer des relations franco-saoudiennes devenues glaciales après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, il y a cinq ans en Turquie.
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