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"Bientôt, il ne nous restera que l’écharpe et les mariages" : des élus locaux en appellent à une relance de la décentralisation

Le Premier ministre est attendu de pied ferme jeudi à Marseille, au congrès des Régions de France où plus d'un millier d'élus locaux plaident en faveur d'un meilleur dialogue avec l'État.

Article rédigé par Elodie Forêt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des élus rassemblés à Marseille le 26 septembre 2018 avant l'ouverture du congrès des régions. (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

Le Premier ministre, Édouard Philippe, est attendu à Marseille jeudi 27 septembre pour ouvrir le congrès Régions de France. L'ambiance risque d'être électrique après "l'appel de Marseille" inédit lancé hier par les trois grandes associations d’élus, représentant les régions, les départements et les maires. Plus d'un millier d'élus ont lancé un appel à stopper la recentralisation ressentie, selon eux, depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron. 

Des doléances sur tout l'échiquier politique

Si ce n’est pas encore le divorce, c’est en tout cas une longue liste de griefs exposée par des élus de gauche, de droite, modérés, assurent les adhérents à l'appel de Marseille. En tout cas loin, affirment-ils, des postures politiques qu’on voudrait leur prêter. Ce sont des élus qui n'en peuvent plus. André Laignel, maire socialiste d’Issoudun (Indre), le dit clairement : "Au fur et à mesure qu’on nous supprime des compétences, qu’on nous supprime des crédits, nous avons le sentiment que bientôt, il ne restera plus pour nous que l’écharpe et les mariages."

Des réponses attendues "en circuit court"

Il est là question d'élus locaux étranglés, corsetés, qui demandent le respect. Ce mot revient d'ailleurs à plusieurs reprises dans les déclarations. Car au-delà de la recentralisation, c’est bien une certaine morgue d’Emmanuel Macron qui est dénoncé. Il est urgent, donc, que de vrais échanges reprennent, estime Gérard Larcher, le président du Sénat. "La câlinothérapie, on est trop grands pour céder à ça, lance-t-il. J’attends qu’on reprenne la voie d’un dialogue sur des sujets très concrets : comment on fait pour associer les départements dans la lutte contre la pauvreté ? Il ne faut pas des preuves d'amour, il faut dialoguer."

De son côté, François Bonneau, président socialiste de la région Centre-Val de Loire espère, dit-il, des réponses directes, "en circuit court", "ou ce sera le mépris des collectivités". "Et là, prévient-il, ce ne sera pas un circuit court, ce sera un court-circuit." Des étincelles que personne au congrès, malgré la colère, ne semble vraiment souhaiter.  

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