La nomination de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique plombe le titre EDF
Vers 17h20, l'action EDF avait perdu 6,13% à 8,888 euros, accusant la plus forte baisse du SBF 120 (-1,64%).
Les investisseurs d'EDF craignent Nicolas Hulot. La nomination de l'écologiste au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, mercredi 17 mai, a entraîné une chute du titre de l'exploitant du parc nucléaire français, en Bourse de Paris.
Vers 17h20, l'action EDF avait perdu 6,13% à 8,888 euros, accusant la plus forte baisse du SBF 120 (-1,64%). Avant l'annonce de l'entrée au gouvernement de l'ancien animateur de télévision, elle n'avait perdu que 2,5%.
EDF avait progressé ces derniers jours en Bourse sur des espoirs liés à la nomination du Premier ministre Edouard Philippe, vue comme favorable à la filière nucléaire, et en réaction à des informations sur un possible report de l'objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production électrique française de 75% à 50% à l'horizon 2025.
#gouvernementphilippe : hier, Forbes s'enthousiasmait : "Le Tandem Macron-Philippe Électrise L'Action @EDFofficiel"
— Benjamin Jullien (@BenjaminJullien) May 17, 2017
Aujourd'hui, ça déchante pic.twitter.com/8ct2we4fRL
Sortir du nucléaire "à moyen terme"...
"Il y a la crainte d'une ligne écologique plus stricte étant donné l'attachement historique et le combat mené par Hulot sur l'écologie", a remarqué Andréa Tueni, analyste marchés chez Saxo Banque. D'ailleurs, alors que les attributions de Nicolas Hulot n'avaient pas été précisées dans un premier temps, Matignon et l'Elysée ont fait savoir par la suite qu'il serait chargé de l'énergie, tout comme Ségolène Royal avant lui, ce qui a encore accentué la baisse du titre EDF.
S'exprimant début mars dans Le Parisien, le nouveau ministre estimait que la sortie de la France du nucléaire était "un objectif de moyen terme" et que "le modèle économique du nucléaire appart au passé". Relevant que la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), promise pour fin 2018, était "importante mais (...) pourrait avoir un coût social", il soulignait alors la nécessité d'instaurer "un contrat de transition, c'est-à-dire un contrat social". "Il va y avoir des emplois qui vont se transformer et on ne peut imposer cette mutation par la force des choses. Cette transition doit se faire de façon acceptée et acceptable."
En avril 2016, interrogé sur Europe 1, il assurait par ailleurs que "le nucléaire fait partie du monde d'hier."
... et "repositionner EDF"
Dans Libération, Nicolas Hulot évoquait en outre mi-avril la nécessité de "repositionner EDF (...) dans une trajectoire compatible avec celle de la transition énergétique". "Problèmes industriels, pertes de compétences, risques sur la sûreté nucléaire, fragilité financière, cette entreprise chère aux Français apparaît de plus en plus comme un colosse aux pieds d'argile à l'avenir incertain", soulignait-il.
"Alors que partout ailleurs la transition énergétique s'accélère, EDF se rapproche d'Areva, surinvestit dans des projets nucléaires coûteux comme Hinkley Point (Royaume-Uni) et n'investit pas suffisamment dans les énergies renouvelables", commentait Nicolas Hulot.
Alors que l'Etat détient 83,10% du capital d'EDF et qu'il vient de participer à 75% à une augmentation de capital du groupe de 4 milliards d'euros, les sujets de tensions entre la direction du groupe et le gouvernement, qu'il s'agisse de la régulation des tarifs ou de la fermeture de Fessenheim, se sont multipliés ces dernières années.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.