Le déplacement d'Edouard Philippe en Nouvelle-Calédonie a-t-il coûté moins cher que celui de Manuel Valls en 2016 ?
Interpellé sur le coût du retour du Premier ministre de Tokyo (Japon) après un déplacement en Nouvelle-Calédonie, Matignon se défend, comparant ces frais à ceux des précédents chefs du gouvernement.
Un voyage 30% moins cher que le dernier en date : c'est l'un des arguments clés du cabinet du Premier ministre pour justifier le coût du vol Tokyo-Paris ayant ramené Edouard Philippe et sa délégation après leur voyage en Nouvelle-Calédonie. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, le chef du gouvernement et son équipe ont embarqué dans un A340 de luxe, loué à l'entreprise AeroVision pour 350 000 euros, afin de revenir plus rapidement à Paris. Un vol qui a coûté près de 6 000 euros par personne, Edouard Philippe étant accompagné de 60 personnes pour ce déplacement.
La délégation est arrivée en Nouvelle-Calédonie par un vol commercial, le 2 décembre, puis a effectué une première partie de son retour à bord d'un A340 militaire. C'est au cours d'une escale à Tokyo qu'elle a changé d'avion. Mais "au total, le coût des vols pour ce déplacement ministériel a coûté 30% moins cher pour l'Etat que le dernier voyage similaire en Nouvelle-Calédonie", s'est défendu le cabinet du Premier ministre, mercredi 20 décembre.
Deux millions d'euros en 2016, 1,3 million en 2017
Matignon visait ainsi le voyage de l'ancien Premier ministre Manuel Valls, aujourd'hui député de l'Essonne, du 27 au 30 avril 2016 en Nouvelle-Calédonie, puis en Nouvelle-Zélande et en Australie. Contacté par franceinfo, Matignon affirme que les dépenses aériennes pour son voyage en Nouvelle-Calédonie se sont élevées à environ deux millions d'euros, contre un peu plus de 1,3 million d'euros pour le déplacement d'Edouard Philippe. Les équipes du Premier ministre assurent qu'elles ne prennent pas en compte les vols en Nouvelle-Zélande et en Australie dans cette estimation du voyage de Manuel Valls.
La délégation de l'ancien Premier ministre s'est notamment déplacée avec "un Falcon, l'Airbus A330 présidentiel et un A340, précise Matignon à franceinfo. Cela coûte. Nous, nous avons pris un vol commercial, puis un A340 militaire, ce qui coûte moins cher."
Il n'est pas question de jeter la pierre à Manuel Valls. Nous souhaitions donner le cadre et montrer à quel point les coûts de ces déplacements peuvent être élevés.
Matignonà franceinfo
"Lorsque cet avion [Tokyo-Paris] a été loué, nous avions bien regardé les autres prix", poursuit Matignon. Les équipes du Premier ministre affirment que les vols commerciaux au départ de Tokyo vers Paris affichaient des prix "plus élevés" que ceux proposés par AeroVision. Avec cet avion loué à l'entreprise, Edouard Philippe et sa délégation sont arrivés à Paris à 7h30. L'avion A340 de l'armée de l'air qu'ils avaient pris plus tôt est arrivé à 9h30, presque vide. "Nous sommes revenus plus tôt car le président de la République devait décoller à 8 heures" pour l'Algérie, justifie Matignon. Or, "dans toute la mesure du possible, on essaie de faire en sorte que le Premier ministre ou le président de la République soient sur le territoire", a justifié Edouard Philippe sur RTL.
Un déplacement "toujours très coûteux"
Contactée par franceinfo, l'équipe de Manuel Valls s'est refusée à tout commentaire. L'ancien Premier ministre s'est néanmoins exprimé sur Twitter. Il a détaillé son déplacement dans le Pacifique en 2016, ajoutant qu'"un déplacement de ce type est toujours très coûteux".
Je me suis rendu dans le Pacifique du 27 avril au 2 mai 2016.J’ai pu disposer de l’A340 présidentiel à l’aller et au retour.Après 3 jours en Nouvelle-Calédonie,je me suis rendu 24h en Nouvelle-Zélande et qq heures en Australie.Un déplacement de ce type est toujours très coûteux.
— Manuel Valls (@manuelvalls) December 20, 2017
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