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"Un million, c'est énorme !" : les parlementaires à l'initiative du projet de référendum sur la privatisation d'ADP réclament un scrutin

Les parlementaires, à l'initiative du référendum d'initiative partagée (RIP) soutenu par un million de Français, se sont mobilisés mercredi devant l'Assemblée nationale. Ils demandent l'organisation d'un scrutin.

Article rédigé par Simon Le Baron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les parlementaires, à l'initiative du projet de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'ADP, le 4 décembre 2019 devant l'Assemblée nationale à Paris. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Une bannière proclamant "1er million", brandie par plusieurs dizaines de parlementaires devant l'Assemblée nationale : les partisans du projet de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'Aéroport de Paris (ADP) se sont rassemblés, mercredi 4 décembre, pour inciter Emmanuel Macron à organiser un scrutin.

La procédure du RIP a été déclenchée en avril dernier par 248 parlementaires de toutes les oppositions, de La France Insoumise aux Républicains, avec également le soutien du Rassemblement national.

"Commencez maintenant, monsieur le président !"

Pour être validé, le projet doit recueillir au total 4,7 millions de signatures, soit un électeur sur 10, mais les parlementaires à l’initiative de ce RIP estiment que ce seuil symbolique du million engage Emmanuel Macron.

Le 25 avril dernier, lors d'une conférence de presse après la crise des "gilets jaunes" et le grand débat national, Emmanuel Macron avait lui-même expliqué vouloir abaisser le seuil de déclenchement du RIP à un million de soutiens, dans le cadre de la réforme constitutionnelle. "Chiche !", lui lance Jean-Luc Mélenchon. "Le président pourrait être pris un peu au piège de sa propre parole, puisqu’il a dit qu’il voulait abaisser le niveau à partir duquel on pourrait proposer un référendum, c'est-à-dire qu'au lieu de 4 millions [de signatures], il y aurait un million", rétorque le leader de La France insoumise.

Très bien, commencez maintenant, monsieur le président, le million de signatures est là !

Jean-Luc Mélenchon

à franceinfo

Le seuil requis, qu'il faut en théorie atteindre d'ici au 12 mars, est de 4,7 millions de signatures. "J'ai toujours eu conscience que les 4,7 millions, c'était hors de portée", avoue Gilles Carrez. On en est en effet très loin, mais le député Les Républicains le jure, il ne cherche pas à masquer un relatif échec. "Compte tenu de toutes les difficultés qui ont été mises en œuvre sciemment pour faire échouer cette procédure, un million, c’est énorme !", se réjouit-il.

"Ce n'est pas un seuil psychologique"

Ne parlez pas de seuil symbolique à Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée et co-auteure du projet de référendum, et encore moins... de seuil psychologique ! "Ce n'est pas un seuil psychologique, c'est un seuil réel qui correspond à ce que le président de la République veut mettre dans la Constitution. Dans ce cas, vous dites que son seuil est psychologique", rétorque la parlementaire.

Il faut que le président de la République considère que finalement, il y a une forme de mécontentement sur sa politique en général dans notre pays.

Patrick Kanner

à franceinfo

Le seuil des un million de signatures a été franchi le 4 décembre, veille d’une mobilisation sociale qui s’annonce massive. Patrick Kanner ne croit pas "au hasard des dates". Ce calendrier n’est pas pour déplaire au sénateur socialiste :"Peut-être que les Français ont voulu envoyer là aussi un petit signe, puisque les signatures se sont bien développées depuis maintenant un mois."

Le million atteint, les sénateurs et députés opposés à la privatisation d’ADP ont donc mis leur promesse à exécution et écrit au chef de l’Etat pour lui demander de les recevoir à l’Elysée.

Les parlementaires mobilisés contre la privatisation d'ADP - Reportage de Simon Le Baron

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