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Crise énergétique : le gouvernement se "prépare au scénario du pire" et appelle à la sobriété "de tous", explique Agnès Pannier-Runacher

La ministre de la Transition énergétique a déclaré sur France Inter mardi 30 août que l'exécutif serait obligé de "tourner les vannes" en cas de pics de froid.

Article rédigé par franceinfo
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Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, sur France Inter, mardi 30 août 2022. (CAPTURE ECRAN FRANCE INTER)

"Très clairement, la Russie utilise le gaz comme une arme de guerre, donc nous devons nous préparer au scénario du pire qui est une interruption totale des livraisons", indique Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, mardi 30 août sur France Inter, au moment où le groupe Engie annonce que le russe Gazprom réduit encore ses livraisons de gaz à la France.

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À la question : "Avons-nous de quoi tenir l'hiver ou faut-il s'attendre à des coupures de courant ?", la ministre assure que le gouvernement s'organise "pour ne pas avoir de coupure cet hiver". Selon elle, "les stocks stratégiques" de la France "sont remplis à plus de 90%", ce qui représente "deux mois d'avance". "Ce qu'on peut dire c'est que, sur un hiver normal, nous avons suffisamment de gaz en quantité", précise Agnès Pannier-Runacher. En revanche, "si nous devons faire face à des pics de froid", et si "les économies d'énergies" de 10% demandées aux entreprises et aux administrations "ne sont pas réalisées", alors le gouvernement sera "obligé de tourner les vannes".

Participation des entreprises et des particuliers

Pour éviter d'en arriver là, le gouvernement appelle à la sobriété de tous, à "une diminution de 10% de notre consommation énergétique". "Si nous nous organisons pour baisser notre consommation d'électricité et de gaz, nous pourrons mieux passer l'hiver, y compris si la température est plus froide qu'attendue", explique-t-elle.

Le gouvernement compte également s'appuyer sur la participation des entreprises, via des contrats "d'effacement". "C'est un contrat que vous passez et pour lequel vous êtes rémunéré. Vous acceptez, lorsqu'on vous envoie le signal, d'effacer votre consommation d'énergie, d'arrêter votre production pendant deux heures de manière à baisser le pic de consommation énergétique", poursuit Agnès Pannier-Runacher.

Enfin le troisième levier revient à "baisser la tension sur l'ensemble du réseau". "C'est passer de 230 volts à 220 volts. Vous ne le voyez pas", assure-t-elle. Si toutes ces mesures s'avèrent innefficaces pour passer l'hiver, alors "il faudra passer à une logique de délestage", à savoir des coupures ponctuelles d'électricité, de deux heures maximum, ainsi que des coupures de gaz qui ne concerneront que les entreprises pour des raisons "techniques". Mais "tout ne va pas s'arrêter pendant 10 jours", promet-elle.

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