Déplacement en avion d'Élisabeth Borne et Gabriel Attal à Rennes : "C'est une occasion manquée de faire preuve de pédagogie", regrette Julien Bayou

Le député écologiste dénonce le trajet en avion lundi 4 septembre de la Première ministre et du ministre de l'Éducation nationale en Bretagne, alors que l'entourage d'Élisabeth Borne se justifie d'une "exception". Il n'existe pas de consigne claire au sein du gouvernement sur l'usage de l'avion.
Article rédigé par Victoria Koussa, Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Élisabeth Borne et Gabriel Attal. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"C'est dommage, c'est une occasion manquée de faire preuve de pédagogie" sur l'environnement, regrette ce mardi sur franceinfo Julien Bayou, député écologiste de Paris, au sujet du déplacement en avion d'Élisabeth Borne et de Gabriel Attal en Ille-et-Vilaine lundi 4 septembre. Pour faire l'aller-retour entre Paris et Rennes afin d'assister à la rentrée scolaire dans une école, la Première ministre et le ministre de l'Éducation nationale ont préféré opter pour un Falcon, alors qu'un voyage en train dure 1h30 entre Paris et Rennes.

Ce déplacement en avion est vivement critiqué par les personnalités politiques à gauche. Julien Bayou "trouve vraiment dommage que le gouvernement ne fasse pas attention". S'il "peut comprendre les questions de sécurité", autour d'un déplacement de la Première ministre, le député EELV estime que "pour le ministre de l'Éducation ce n'était quand même pas compliqué de faire ce trajet d'une heure et demi". Il considère que cela aurait été "préférable" que le "gouvernement puisse donner l'exemple", d'autant, selon lui qu'on "a dépensé des milliards d'euros pour faire cette ligne à grande vitesse".

"Au moment où on attend le gouvernement sur la planification écologique, pour l'instant ils font surtout des tableaux Excel ; au moment où des fois on culpabilise les Français parce que le gouvernement n'assume pas les décisions et on fait peser sur l'individu les problèmes d'eau et de chaleur."

Julien Bayou

à franceinfo

L'entourage de la cheffe de l'exécutif justifie ce déplacement auprès de franceinfo, expliquant qu'Élisabeth Borne "privilégie toujours les transports plus faibles en émissions pour ses déplacements, mais là elle avait un impératif à Paris en milieu d'après-midi". Cette même source considère que "faire l'aller-retour avec un autre moyen aurait été plus compliqué". "On privilégie toujours les moyens les moins carbonés possibles, voiture ou train quand on peut assurer la sécurité ; de temps en temps on fait des exceptions", ajoute l'entourage d'Élisabeth Borne.

Les trajets en avion divisent au sein du gouvernement

Au sommet de l'État, qu'importe que les vols intérieurs de moins de 2h30 soient supprimés quand il existe une alternative en train. Le président utilise le Falcon, même pour des courts trajets, avant tout pour des raisons d'agenda, mais surtout pour des questions de sécurité. Pour les membres du gouvernement, il n'existe pas de consigne claire sur l'usage du jet gouvernemental.

Les points de vue divergent sur cette question au sein de l'exécutif. Quand certains n'y voient pas de sujet, d'autres s'interdisent en pleine crise climatique ces trajets qui émettent bien plus de gaz à effet de serre que le train. C'est le cas du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a déjà été recadré pour ses positions anti-jets. Attendu au tournant sur l'écologie, le gouvernement présentera mi-septembre sa feuille de route pour la planification écologique, après plusieurs reports. Le plan demandera à tous de faire des efforts y compris au sein des ministères.

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