Main tendue aux syndicats, prime pour les enseignants, inflation... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Elisabeth Borne sur France 2
Après la feuille de route, les explications. La Première ministre a détaillé les 100 jours "d'apaisement" et "d'action" demandés par Emmanuel Macron lors d'une interview aux "4 Vérités" sur France 2, jeudi 27 avril. "Ce qui m'importe, c'est d'être engagée pour répondre aux attentes des Français", a-t-elle déclaré, appelant notamment les entreprises à réévaluer les grilles salariales pour faire face à l'inflation.
>> Suivez les réactions à l'interview d'Elisabeth Borne dans notre direct
Ni "échec" ni "gagnant" sur la réforme des retraites
La réforme des retraites, toujours très contestée dans la rue, a été le premier sujet abordé avec Elisabeth Borne. A la question : "Est-ce qu'on peut avoir raison contre son peuple ?", la Première ministre a répondu : "On n'est pas dans un sujet d'échec ou de gagnant (...) On a fait passer une réforme des retraites qui est indispensable pour assurer la pérennité de notre système de retraites, a-t-elle rappelé. Je suis consciente de l'effort que ça représente pour beaucoup de Français."
La volonté de "renouer le dialogue" avec les syndicats
La Première ministre a de nouveau tendu la main, à plusieurs reprises, aux organisations syndicales, pour reprendre le dialogue, dès le mois de mai. "Il y a beaucoup de sujets sur lesquels j'espère que les organisations syndicales vont pouvoir se réengager", a-t-elle affirmé. C'est le cas notamment de la question de l'emploi des seniors ou de la pénibilité.
Concernant la mobilisation du 1er-Mai, elle a assuré faire "confiance aux organisations syndicales pour que ces manifestations se passent dans le calme".
Les concerts de casseroles ne sont pas synonymes de "dialogue"
La Première ministre a réagi aux nombreuses manifestations organisées lors des déplacements des membres du gouvernement ces dernières semaines, souvent au son de casseroles. "Je comprends que les Français veuillent exprimer leurs désaccords sur la réforme des retraites", mais "Il ne s'agit pas de dialogue, il s'agit de faire du bruit", a affirmé Elisabeth Borne.
"Des baisses concrètes" des prix de l'alimentaire "d'ici fin juin"
Elisabeth Borne attend des actions bénéfiques pour le porte-monnaie des Français, notamment lorsqu'ils font leurs courses au supermarché, dans la continuité des baisses de prix observés sur les matières premières ces derniers mois. "On attend que dans les prochaines semaines, les négociations se rouvrent entre les industriels et la grande distribution pour répercuter ces baisses, a-t-elle affirmé. Il faut que ça se voie dans les rayons des supermarchés. Je souhaite que ça se voie dès que possible, d'ici la fin du mois de juin."
Les salariés "un peu au-dessus du smic" doivent aussi être augmentés
La Première ministre a confirmé que le smic sera revalorisé le 1er mai de 2,19%, soit "une hausse de plus de 6% sur un an". Elle a également ajouté que "tous les salariés un peu au-dessus doivent aussi pouvoir bénéficier d'une augmentation". "Cela suppose que les branches professionnelles renégocient leurs grilles salariales, elles ont l'obligation de le faire dans les 45 jours", a-t-elle poursuivi. "Il faut aussi que les employeurs prennent leur part", insiste-t-elle.
L'augmentation des professeurs se fera sous forme "de prime"
Elisabeth Borne a confirmé, sur France 2, que la revalorisation annoncée pour septembre se fera par le doublement d'une prime. "C'est ce qui donne ce montant de 100 à 230 euros par mois supplémentaires", a précisé la Première ministre. Cette prime est "pérenne" et concerne "tout le monde".
Des activités de formation ou d'insertion bientôt obligatoires pour les bénéficiaires du RSA
Elisabeth Borne a confirmé la volonté du gouvernement de soumettre les bénéficiaires du RSA à "15 à 20 heures" d'activités de formation et d'insertion. "On va avoir un contrat d'engagement réciproque avec des droits et des devoirs pour retrouver le plus vite possible un emploi", a détaillé la Première ministre, qui annonce un projet de loi sur le sujet débattu "avant l'été".
Elisabeth Borne "n'exclut pas" le recours au 49.3 sur le projet de loi immigration
La Première ministre va-t-elle utiliser de nouveau l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter un projet de loi sur l'immigration à l'Assemblée nationale sans vote ? "L'objectif, c'est qu'il n'y ait pas de 49.3 pour faire passer ce texte. Ça veut dire qu'il pourra peut-être y en avoir un. Moi, je n'exclus rien (...) Mon objectif, sur ce texte comme sur les 24 qui ont déjà été adoptés depuis le début de la législature, c'est de trouver des majorités."
Le spectacle de Dieudonné "pourra être interdit" en cas de trouble à l'ordre public
Le spectacle La Cage aux fous de Dieudonné et Francis Lalanne se tiendra-t-il au Zénith de Paris en septembre ? "Je n'ai pas à me prononcer sur son spectacle que je ne connais pas. On va le regarder attentivement. En fonction de son contenu, le cas échéant, le préfet de police pourra l'interdire s'il y a un risque de trouble à l'ordre public", a affirmé Elisabeth Borne.
Elisabeth Borne dit sa "compassion" après le meurtre d'une fillette dans les Vosges
La Première ministre a qualifié de "drame épouvantable" le meurtre d'une fillette de cinq ans dans les Vosges et dit "toute [sa] compassion aux proches de cette jeune victime". "En fonction de l'enquête il faudra en tirer toutes les conséquences" car "c'est une affaire absolument dramatique et il faut que la justice aille jusqu'au bout", a affirmé sur France 2 la Première ministre à propos de cette affaire dans laquelle un adolescent est soupçonné.
Les photos de Marlène Schiappa dans "Playboy" n'étaient "pas appropriées"
La Première ministre a assuré avoir recadré l'une de ses ministres, Marlène Schiappa, à la suite de son interview et de ses photos publiées dans Playboy. "Je lui ai dit que ça me paraissait pas approprié, a fortiori dans la période", a affirmé Elisabeth Borne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.