Remaniement : "Je pense que François Bayrou a pris acte peut-être d'une droitisation de ce gouvernement", réagit un député du MoDem
"Je pense que François Bayrou a pris acte peut-être d'une droitisation de ce gouvernement", a déclaré Richard Ramos, député MoDem (Mouvement démocrate) du Loiret, sur franceinfo mercredi 7 février. François Bayrou, pressenti ces derniers jours pour entrer de nouveau dans le gouvernement après son départ en 2017, a affirmé en début de soirée avoir décliné le poste de ministre des Armées, mais aussi celui de ministre de l'Éducation, faute "d'accord profond sur la politique à suivre".
"Ça ne peut pas être qu'un seul texte", par exemple la récente loi immigration, qui a provoqué cette différence de point de vue entre Emmanuel Macron et François Bayrou, analyse Richard Ramos. "François Bayrou a une idée globale de ce qu'il faut pour ce pays-là et je pense qu'il a considéré que ce gouvernement-là, il n'avait pas sa place dans l'idée que lui se faisait de cette gouvernance". Une position que partage Richard Ramos, qui se dit "élu rural de la campagne", et qui juge un gouvernement de Gabriel Attal "trop à droite" et "parisien".
Un gouvernement "parisien"
D'ailleurs, à part le ministère de l'Éducation, où François Bayrou a conclu "après de nombreuses discussions (...) une différence d'approche sur la méthode à suivre" qui lui paraissait "rédhibitoire", le fondateur et président du MoDem a aussi déclaré qu'il n'avait pas trouvé d'accord avec le gouvernement sur le sujet du "gouffre qui s'est creusé entre la province et Paris", "sur toutes les crises de l'aménagement du territoire".
Richard Ramos comprend dans le texte que François Bayrou n'a convaincu ni Emmanuel Macron, ni Gabriel Attal qu'il fallait gérer cette problématique. "On est sur un gouvernement parisien", répète le député centriste. "Et nous, on a une certaine idée de la France qui est une idée profonde du peuple français qui ce qui ne se gère ni à gauche, ni à droite, mais au peuple et en province."
Le gouvernement de Gabriel Attal, avec "aucun ministre important au sud de la Loire", affirme le député du Loiret, a fait oublier celui de Jean Castex, maire de Prades (Pyrénées-Orientales) devenu Premier ministre en juillet 2020. "La France des territoires (...), elle est portée disparue", constate Richard Ramos. "Ce peuple a besoin de viscéralité, pas que des intellos qui ont fait l'ENA (École nationale d'administration) ou qui ont fait les belles écoles à Paris".
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