Remaniement : la nomination de Stéphane Séjourné au Quai d'Orsay vue d'un bon œil à Bruxelles

L'arrivée de Stéphane Séjourné au Quai d'Orsay est bien perçue à Bruxelles. Celui qui a exercé au Parlement européen s'est forgé là-bas une réputation d'homme capable de trouver des compromis.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, le 12 janvier 2024 à Paris. (THOMAS PADILLA / POOL)

Le remaniement a apporté son lot de surprises, dont le départ de Catherine Colonna et l’arrivée au Quai d'Orsay de Stéphane Séjourné. Ce macroniste de la première heure est réputé pour ne s’être jamais éloigné du président, malgré son départ en 2018 de l’Élysée. Mais il était physiquement loin de Paris depuis 2019 et son élection au Parlement européen. La liste présidentielle était emmenée par Nathalie Loiseau mais c’est Stéphane Séjourné qui avait dirigé la campagne.

À son arrivée au Parlement européen en 2019, il prend la tête de la délégation française de La République en marche. Deux ans plus tard, en octobre 2021, il succède au Roumain Dacian Cioloş à la présidence du groupe centriste où les Français sont les plus nombreux. Il reste un peu plus de deux ans à ce poste. Il a démontré sa capacité à tenir ses troupes dans un groupe centriste aux fortes personnalités et aux partis pas toujours sur la même ligne, comme par exemple les Allemands du FDP ou les Suédois de Liberalerna.

Plus de prestige, moins d'influence

À Bruxelles, Stéphane Séjourné a réussi à maîtriser l’exercice très spécial du Parlement européen, en particulier à trouver des compromis difficiles comme sur la loi sur la restauration de la nature ou le Pacte asile et migration. Il arrive au Quai d'Orsay avec une grande familiarité avec l’Europe, ce qui lui facilitera les contacts personnels avec ses homologues, sauf peut-être avec les Hongrois, étant donné son intransigeance sur l’État de droit en Hongrie. Mais certains avertissent Stéphane Séjourné : il risque de gagner en prestige mais de perdre en influence.

Son départ du Parlement européen ouvre la valse des successions puisqu’il a déjà fallu le remplacer à la tête du groupe Renew. C’est le libéral néerlandais Malik Azmani qui prendra sa succession mais, en théorie, seulement par intérim, et il faudra donc organiser un vote. Surtout, la grande question au sein du groupe centriste, c’est de savoir qui mènera la liste pour les élections européennes de juin.

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