"Film catastrophe", "retour du macronisme", "démocratie humiliée"... L'opposition réagit après l'annonce du gouvernement Barnier

Les noms des 39 ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement Barnier ont été dévoilés samedi soir.
Article rédigé par franceinfo
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Alexis Kohler annonce le gouvernement Barnier, samedi 21 septembre. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Après plusieurs semaines de consultations, le gouvernement Barnier a été détaillé, samedi 21 septembre, par le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler. "Une équipe ! Maintenant, au travail", a écrit le Premier ministre sur son compte X. Les opposants n'ont pas tardé à réagir.

"La fin d'un suspense de papier", estime le NFP

Jean-Luc Mélenchon appelle à se "débarrasser aussitôt que possible" de ce gouvernement qui n'a, selon lui, "ni légitimité ni futur". Le leader de La France insoumise dénonce "le casting du nouveau film catastrophe macroniste" et évoque un "gouvernement des perdants des élections législatives".

"C'est une honte démocratique ce qui se passe dans notre pays", réagit sur franceinfo Pierre Jouvet, eurodéputé PS."C'est le gouvernement le plus à droite depuis le dernier gouvernement de François Fillon", estime Pierre Jouvet. Il déplore la présence de "beaucoup de gens conservateurs, réactionnaires", qui "pour la plupart n'a pas participé au front républicain le 7 juillet denier". 

Sur franceinfo, le député PS du Calvados, Arthur Delaporte affirme que son parti censurera ce nouveau gouvernement. "Nous combattons frontalement ces positions, qui sont des positions réactionnaires, rétrogrades, qui vont à l'encontre de nos principes constitutionnels", souligne le député PS. Il dénonce les "personnalités" choisies pour composer ce gouvernement, mais aussi la "méthode qui est celle du déni des urnes". "Ce n'est pas une surprise, mais c'est toujours un sentiment de colère partagé par un grand nombre d'électeurs", assène l'élu normand.

"On nous promettait un gouvernement de concorde, on a un gouvernement de droite dure", fustige Lucie Castets, qui avait été proposée comme candidate au poste de Premier ministre par le Nouveau Front populaire, sur X. "C'est la démocratie qui est humiliée ce soir avec la fin d'un suspense de papier", ajoute-t-elle. "Un gouvernement contre nature et contre la nature... Qui aurait pu prédire ?", ironise Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes. "C’est le chant du cygne du macronisme. Ne perdez pas espoir", affirme Sandrine Rousseau députée écologiste de Paris.

"Aucun avenir", juge le Rassemblement national

Le gouvernement Barnier "signe le retour du macronisme par une porte dérobée" et "n'a aucun avenir", estime sur X, Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. "Ce que les Français ont démocratiquement sanctionné, à deux reprises, ne peut revenir par de lamentables jeux d'appareils et calculs politiciens", dit-il. "Ce gouvernement transitoire est la conséquence du bourbier créé par des alliances contre-nature nouées lors des élections législatives", ajoute Marine Le Pen.

"On ne change pas une équipe qui échoue", réagit sur franceinfo Philippe Ballard, député RN de l'Oise. "C'est une équipe qui a perdu les élections législatives, qui s'est pris une claque monumentale. Donc on n'a tiré aucune leçon de ce qui s'est passé au mois de juin, de ce qui s'est passé au mois de juillet." Pour Philippe Ballard, la nouvelle équipe gouvernementale "essaie de faire du neuf avec du très vieux, mais qui ne marche absolument pas".

Sébastien Chenu, député du Nord et vice-président du Rassemblement national, fustige "un remaniement qui a un amer goût de réchauffé. Michel Barnier promettait un changement, et nous voilà avec la continuité du macronisme avec l’appui des LR".

Vigilance de mise pour l'ancienne majorité

"La coloration du gouvernement penche à droite toute, telle que F.Fillon l’aurait voulu en 2017", commente Sacha Houlié, député de la Vienne qui a quitté le groupe Ensemble et siège en non-inscrit depuis les dernières législatives.

"Les prises de position de certains de ses membres et le flou sur le fond font que comme mes collègues, je serai vigilant", souligne le député Renaissance Pieyre-Alexandre Anglade qui précise qu'il souhaite au gouvernement Barnier "de réussir". 

Sur franceinfo, le maire Renaissance de Nevers Denis Thuriot estime que "ce qui compte aujourd'hui c'est de réussir pour les Français" et s'estime au delà des clivages de droite et de gauche. "Si aujourd'hui il manque des ministres de gauche c'est parce qu'ils ont refusé", dit-il. Denis Thuriot assure qu'il va "guetter" la façon dont va se passer l'équilibre entre la macronie et les Républicains mais estime que "chacun va être assez intelligent pour être capable de construire un projet".

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