Loi d’orientation agricole, épizooties, mauvaises récoltes : les dossiers qui attendent la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard

Pour son premier poste ministériel, Annie Genevard hérite d’un secteur en crise. À 68 ans, la LR devient la troisième femme à occuper le poste après Édith Cresson de 1981 à 1983, et, pendant un mois, Christine Lagarde en 2007.
Article rédigé par Edouard Marguier
Radio France
Publié
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La nouvelle ministre de l'Agriculture du gouvernement Barnier, Annie Genevard, le 9 juillet 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

De nombreux agriculteurs sont prêts à se remobiliser une fois que le travail dans les champs sera terminé en novembre, annoncent-ils. Ils estiment ne pas avoir reçu les réponses nécessaires à leur colère exprimée l'hiver dernier. Nommée samedi à son premier poste ministériel, Annie Genevard, figure des Républicains, est attendue sur plusieurs dossiers dans un secteur en crise.

Un projet de loi d’orientation agricole plus ambitieux

Le projet de loi d’orientation agricole, réécrit à la suite du mouvement, est à l'arrêt en raison de la dissolution. Les deux syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs veulent un texte plus ambitieux pour pouvoir produire et assurer la souveraineté alimentaire, en garantissant un meilleur revenu, en réformant la politique de renouvellement des générations. La moitié des 400 000 paysans seront en âge de partir à la retraite dans 10 prochaines années.

Lutte contre les épizooties qui frappent les élevages

La colère est d'autant plus forte que les agriculteurs ont passé un mauvais été. Les éleveurs français font face à trois épizooties en même temps, c'est inédit. La fièvre catarrhale ovine se propage et décime les troupeaux de brebis et de moutons dans le nord et le sud de la France. Les représentants du monde paysan réclament des indemnisations pour les éleveurs touchés (à hauteur de 300 euros par brebis), et estiment que les vaccins n’arrivent pas suffisamment vite. 11 millions de doses ont été commandées par l’État pour lutter contre cette maladie dite de la langue bleue transmise par un moucheron piqueur. 

Un insecte vecteur d'un autre virus qui concerne cette fois les vaches, la maladie hémorragique épizootique qui se répand dans l'Ouest. Les autorités ont commandé de quoi vacciner un million de vaches sur 18 millions, insuffisant, selon la profession. 

Et puis il y a toujours la menace de la grippe aviaire avec deux foyers découvert en Bretagne cet été. Mais la situation est maîtrisée, assure la filière.

Un PGE agricole pour compenser les mauvaises récoltes

La nouvelle ministre devra aussi gérer les conséquences des mauvaises récoltes. Les céréaliers enregistrent les pires moissons depuis 40 ans. Les récoltes de blés sont en recul de 26% en raison de la météo. C'est ce qu'ils exportent en dehors de l'Europe, soit un manque à gagner estimé à 3 milliards d'euros.

Il y a aussi les vendanges qui s'annoncent t'en repli de 18% dans un contexte de crise du vin. Le gouvernement précédent a d'ailleurs lancé un nouveau plan pour étendre l'arrachage de vignes, 5 à 6% du vignoble pour 120 millions d'euros et lutter contre la surproduction. Pour tous ces dossiers, les principaux syndicats demandent la mise en place d'un PGE agricole, un prêt garanti par l'État. 

Relever les plafonds de versement de la PAC

Sur la PAC enfin, la politique agricole commune, la commission européenne autorise les pays membres a relevé les plafonds de versement. La France doit l'appliquer sans délais, demandent les représentants, qui espèrent recevoir les premières aides pour l'an prochain le 16 octobre. 

Si rien est fait, les actions reprendront menacent tous les syndicats, FNSEA, Jeunes agriculteurs, Confédération paysanne et Coordination rurale.

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