Éric Ciotti exclu des LR : il "compromet les chances de succès" aux législatives, estime Annie Genevard, directrice du parti par intérim

Éric Ciotti conteste la validité juridique de son éviction de la direction des Républicains entérinée mercredi par le Bureau politique. La décision de s'allier au RN pour les législatives "ne peut pas être le fait d'un homme seul", justifie Annie Genevard.
Article rédigé par franceinfo
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Annie Genevard, députée Les Républicains, sur franceinfo en juin 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La bataille pour le contrôle du parti Les Républicains (LR) continue. Alors qu'Éric Ciotti clame qu'il "reste le président", la secrétaire générale de la formation, Annie Genevard, lui répond jeudi 13 juin sur franceinfo que "c'est démenti par la décision prise en bureau politique".

Cette réunion décisive s'est tenu la veille à Paris dans un certain chaos. Éric Ciotti s'est enfermé au siège du parti, en interdisant l'accès pour empêcher la réunion du Bureau politique dont il contestait la validité. Réunis dans un autre lieu, tous les cadres de LR ont voté son exclusion. Annie Genevard a été nommée présidente par intérim du parti, et sera secondée par François-Xavier Bellamy, qui menait sa liste pour les élections européennes.

Éric Ciotti a vivement réagi à cette décision mercredi soir sur CNews. Il a dénoncé "un cénacle de chapeaux à plumes tellement déconnecté de la réalité du pays". "Ce n'était pas un bureau politique", a-t-il répété jeudi matin sur France 2. Un bureau politique doit être "convoqué par le président selon des règles précises, il n'a aucune valeur juridique". Pour Annie Genevard, "il joue un jeu dangereux". "Il n'a pas reçu mandat des militants pour conduire un accord avec le RN. Jamais ça n'a été mis dans le contrat de présidence que nous lui avons confié", estime la députée sortante du Doubs.

"Une décision douloureuse"

Annie Genevard rappelle "le fait générateur" qui a valu à Éric Ciotti d'être poussé vers la sortie, "une décision douloureuse". Ce dernier "a contrevenu à nos statuts, qui veulent qu'une décision politique aussi grave que celle qu'il a prise doit être validée par un congrès, par un Conseil national". "Elle ne peut pas être le fait d'un homme seul qui décide unilatéralement et en secret un accord que personne ne reconnaît", ajoute-t-elle, en référence au pacte passé avec le Rassemblement national en vue des législatives.

"Aucune des décisions prises à cette réunion n'emporte de conséquence légale. Elle peut avoir des conséquences pénales, a écrit mercredi le député des Alpes-Maritimes sur X. Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents". Éric Ciotti a également envoyé un mail aux militants du parti Les Républicains, les invitant à soutenir "le rassemblement des droites" qu'il a initié. Jeudi matin sur France 2, il menace d'"actions judiciaires", ceux qui l'empêcheraient d'exercer ses "responsabilités". 

Si pour Annie Genevard, le problème Éric Ciotti est réglé, il met LR "dans une situation très difficile" et "compromet les chances de succès" des candidats du mouvement aux législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet. Toutefois, "l'existence même du parti n'est pas en cause".

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