Grenelle de la mer: la guerre aux déchets
Des engrais aux nitrates qui, lâchés en mer, suscitent la floraison des algues vertes, aux eaux usées qui ruissellent directement dans les lagons ultra-marin ou aux mégots avalés par les poissons, il s'agit de couper la voie aux nuisances qui, à 80%, prennent leur source très en amont à terre.
Réunis sous la houlette du ministère de l'Ecologie, les participants à cette dernière dernière table ronde ont notamment proclamé l'objectif de zéro rejet urbain non traité en mer en 2030 et lancé un grand plan de réduction des déchets flottants de toutes tailles.
Parmi les points d'accord, il a été convenu d'accélérer la réduction des nitrates et phosphates "venant de tous les acteurs" (agricoles, industriels et urbains) de 40% en 2012-2014 dans les bassins situés en zone vulnérable et dont le littoral est "eutrophisé", c'est à dire saturé en sels minéraux et entraînant une prolifération d'algues vertes ou de plancton toxique.
La table ronde propose aussi de limiter l'utilisation des farines et huiles de poissons marins, en réduisant leur part dans l'alimentation animale de 80% en 2020, "à mesure de leur substitution par des aliments d'origine végétale".
La semaine dernière, deux autres tables rondes s'étaient soldées par d'autres annonces comme la création par la France de sa filière de démantèlement des navires usagés.
En matière de biodiversité et de pêche durable, les participants se sont entendus sur "le développement des aires marines protégées (AMP), notamment une très grande en Polynésie française, pour contribuer à l'objectif international de 20% des eaux protégées en 2020". Le Grenelle entend également soutenir l'inscription d'espèces commerciales menacées d'extinction, comme le thon rouge, à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
Lancé en février dernier par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, le Grenelle de la mer avait pour objectif de trouver les moyens de conjuguer activités économiques et développement durable. Ses propositions doivent aider à arrêter les grandes lignes de la future politique maritime française... sur laquelle Nicolas Sarkozy s'exprimera longuement demain au Havre.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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