Cet article date de plus de treize ans.

Guéant reconnaît l'espionnage d'un journaliste du Monde

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a confirmé jeudi sur France Info les révélations du quotidien Le Monde selon lesquelles la DCRI a examiné des appels téléphoniques d'un de ses journalistes dans le cadre de l'affaire Bettencourt.
Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Claude Guéant, ministre de l'Intérieur. (AFP)

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a confirmé jeudi sur France Info les révélations du quotidien Le Monde selon lesquelles la DCRI a examiné des appels téléphoniques d'un de ses journalistes dans le cadre de l'affaire Bettencourt.

Un journaliste du Monde a été espionné par la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui a examiné ses appels téléphoniques. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, l'a confirmé jeudi sur France Info, attestant ainsi les du quotidien du soir.

Le journaliste visé par la DCRI entre le 12 et 16 juillet 2010 est Gérard Davet. Dans un article du Monde daté du 18-19 juillet 2010, il avait révélé les déclarations à la police du gestionnaire de fortune de Lilianne Bettencourt, Francis de Maistre.

"Il y a eu des repérages de communications téléphoniques, ce qui est tout à fait différent d'écoutes", a reconnu Claude Guéant. "Le repérage ne permet pas de connaître la teneur de conversation", a-t-il ajouté. "Dans quel cadre cette recherche s'inscrivait-elle ? Il s'agissait de rechercher l'auteur de la divulgation, présent à l'intérieur de l'administration, de procédures judiciaires, ce qui est tout à fait scandaleux", a expliqué le ministre. Et d'indiquer : "il s'agissait donc de rechercher l'auteur d'un dysfonctionnement administratif grave. (...) "De l'intérieur de l'administration, il ne doit pas sortir de divulgations de procédures judiciairs en cours".

"Pour le reste, une plainte a été déposée par Le Monde, la justice nous dira ce qu'il en est", a-t-il conclu. Pourtant, "les services secrets ont violé la loi du 4 janvier 2010 qui dispose qu'"il ne peut être porté atteinte, directement ou indirectement, au secret des sources", argue Le Monde.

Une information judiciaire a été ouverte le 13 mai après la plainte avec constitution de partie civile du quotidien pour "violation du secret des sources" et confiée au juge Sylvie Zimmermann.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.