Hervé Morin (Nouveau centre) : "Je me satisferai de 7 % en 2012"
A raison de deux déplacements par semaine, trois à partir de janvier, Hervé Morin sillonne la France. Le candidat du Nouveau centre était dans la région de Metz lundi 12 décembre. France TV 2012 l'a suivi toute cette journée. Reportage.
En passant par la Lorraine... Mais plutôt que les gros sabots du candidat à l'élection présidentielle, Hervé Morin préfère chausser le mocassin léger de l'homme d'écoute.
A la rencontre du "pays réel"
Lors de sa journée de visite à Metz, il prend son temps à chaque rendez-vous organisé par son équipe locale : une heure et demi avec une dizaine de professeurs d'une école, tous les ateliers d'une PME et son film d'entreprise. Même trois représentants d'une association de chômeurs de Thionville, aussi sympathique que peu structurée, ont droit à son attention soutenue.
Pas rentable électoralement ? "Je m'en fous", répond le candidat du Nouveau centre, "je suis là pour écouter le pays réel."
Vu à la télé
Sur le marché de Noël de la place Saint-Louis, le candidat centriste est reconnu et identifié comme ministre de la défense. La Lorraine est une région militaire.
"Je vous trouve beau !, s'exclame une dame d'une soixantaine d'années. En tout cas bien plus beau qu'à la télé". "Si vous êtes élu à l'Elysée, j'arrête de fumer", promet un marchand de peluche.
L'accueil est sympathique et légèrement chambreur, comme dans les murs de la société Karm, spécialisée dans le mobilier d'accueil pour les entreprises de service ou les collectivités territoriales. Le patron lance à un apprenti qui fait une démonstration de son savoir-faire : "applique toi, on aura peut-être une future commande de l'Elysée".
A quoi servent ces visites de terrain ?
Comme l'explique M. Morin, il souhaite valider les intentions de son programme en matière d'éducation. Sur un aménagement des rythmes scolaires ou une semi-scolarisation à l'âge de deux ans, il trouve une oreille interessée chez les enseignants. De même auprès du chef d'entreprise, quand il avance la suppression des charges sur les emplois ou le passage aux 37 heures.
"Je veux avoir vos mots", explique-t-il à une prof qui l'interroge sur le sens de sa présence. Autant de petits faits vrais ou d'anecdoctes qui nourriront les discours et les interventions futures à la télévision.
Mais ces déplacements sont aussi l'occasion de rencontrer la presse locale au cours d'un déjeuner où on discute politique.
Il ménage de Villepin...
La candidature de Dominique de Villepin est l'actualité du jour. Il s'agit d'un concurrent de plus sur le créneau du candidat de droite alternatif à Nicolas Sarkozy qu'occupe Hervé Morin. L'ancien ministre est fair-play. Il salue en Dominique de Villepin "un homme de courage qui va jusqu'au bout de ses convictions". Ce geste élégant est tempéré par la conviction que l'ancien premier ministre n'aura pas les 500 signatures.
De son côté, le candidat centriste n'est pas inquiet. Il a envoyé les premiers courriers aux maires la semaine dernière. Il compte sur un réseau de 400 élus du Nouveau centre mais il sait que tous ne le soutiendront pas.
... et affiche ses ambitions
"Je me satisferai d'un score de 7 % en 2012, explique-t-il devant la presse. "Il s'agit de peser pour constituer une groupe parlementaire suffisant pour qu'il n'y ait pas de majorité sans nous. On a entre 40 et 50 candidats crédibles localement pour les législatives."
Sur le marché, M. Morin plaisante : "qu'allez-vous m'offrir à Noël" ? Mais, c'est plutôt vers Pâques qu'il espère son cadeau.
Drapé de son manteau gris caviar, il s'éloigne dans la nuit. Un messin, un gobelet de vin chaud à la main, regarde le tract qui vient de lui être distribué. "Il y a du monde, constate-t-il, perplexe. Il va falloir trier."
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