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Hollande promet des sanctions "plus rapides" contre les "propos de haine"

Lors du dîner annuel du Crif, François Hollande a annoncé que le projet de loi sur le renseignement sera présenté en mars en Conseil des ministres. Un dîner qui s'est déroulé dans une ambiance un peu lourde.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (François Hollande au 30e dîner du Crif © Reuters)

Comment lutter contre les propos haineux ? Au dîner annuel du Crif, François Hollande a annoncé que le projet de loi sur le renseignement serait présenté le 19 mars en Conseil des ministres. "Nous allons renforcer tous les outils du droit pour qu’aucun propos, aucun acte antisémite ne demeurent sans réponse ", a-t-il dit.

 

Des "sanctions plus rapides et plus efficaces vont être prises contre les propos de haine ", relevant du "racisme, antisémitisme et homophobie ", a précisé le président de la République. "J'ai souhaité que tous les écrits de haine, qu’ils soient antisémites, racistes ou homophobes, ne relèvent plus du droit de la presse mais du droit pénal avec des peines adaptées, dissuasives ".

"Le monde numérique n’est pas hors de notre réalité. Il ne pourra donc pas être hors de notre légalité" (François Hollande)

Cahiers des charges avec les géants du net

Les propos haineux sont notamment tenus sur Internet. "Nous devons pourchasser la haine partout (…) notamment sur Internet. Il n’y a pas de haine virtuelle dès lors qu’elle se répand. Le monde numérique n’est pas hors de notre réalité. Il ne pourra donc pas être hors de notre légalité ", a déclaré François Hollande. "Les grands opérateurs doivent être mis devant leur responsabilité ", a ajouté le chef de l'Etat qui estime que les grands groupes du net doivent participer à la régulation du numérique. "Nous fixerons donc un cahier des charges clairs et précis avec les dirigeants des géants de l'internet et je vous assure que nous contrôlerons son application ", a-t-il déclaré.

François Hollande n’a pas évoqué directement les tensions du jour entre la communauté juive et la communauté musulmane. Il a tout de même glissé au président du Crif : "Rien ne doit nous diviser, il faut nommer les choses oui, mais en même temps il faut unir les gens ". Dans la matinée, Roger Cukierman, a en effet tenu des propos stigmatisant sur les jeunes musulmans. Il a estimé qu’ils étaient derrière tous les actes antisémites en France. "Il faut nommer les choses", a-t-il répété en ouverture du dîner annuel. Dîner auquel n'a pas participé le président du CFCM, le Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur qui avait décidé de boycotter l'évènement.

Cette année, le dîner du Crif s'est déroulé dans une ambiance un peu lourde - reportage Benjamin Illy
 

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