Conflit sur le régime des intermittents : Manuel Valls fait un geste
L'Etat s'engage à financer le différé d'indemnisation prévu dans l'accord du 22 mars signé entre le patronat et trois syndicats afin que les intermittents ne ressentent pas les effets de sa mise en place.
Manuel Valls cède aux intermittents du spectacle. Alors que le conflit s'enlise à l'approche de l'été et des festivals, le Premier ministre a mis entre parenthèses la mesure la plus controversée de la nouvelle convention d'assurance-chômage, jeudi 19 juin. Une mesure accueillie fébrilement par la CGT.
Ce qui coince avec les intermittents
Le 22 mars, le patronat et trois syndicats (la CFDT, FO et la CFTC) ont signé un accord sur l'assurance-chômage. Celui-ci durcit le régime des intermittents du spectacle, jugé très coûteux pour l'Etat.
Dans le détail, l'accord prévoit un plafonnement des indemnités à 5 475 euros bruts par mois. Un"différé" d'indemnisation est également mis en place. En clair, les intermittents devront attendre avant de toucher leurs indemnités. Enfin, les cotisations sur les salaires devraient progresser. De 10,8%, elles passeraient à 12,8% : 8% pour les employeurs et 4,8% pour les salariés.
Ce que propose Manuel Valls pour sortir du conflit
Dans une conférence de presse à Matignon, jeudi, Manuel Valls a annoncé que l'Etat allait prendre à sa charge le délai de carence, et ce afin que les bénéficiaires du régime ne ressentent pas les conséquences de cette modification. Provisoire, cette mesure "d'apaisement" représentera un coût d'environ 40 millions d'euros pour l'Etat, le temps qu'une solution pérenne soit trouvée.
Le chef du gouvernement a également annoncé la mise en place d'une mission pour redéfinir d'ici à la fin de l'année le statut d'intermittent, ainsi que le maintien intégral des crédits budgétaires dédiés à la création et au spectacle vivant pour 2015, 2016 et 2017. En contrepartie, Manuel Valls a demandé la levée des menaces sur les festivals d'été.
Ce qu'en pensent les syndicats
"Le compte est très loin d'y être", a aussitôt réagi le secrétaire général de la CGT-Spectacle, Denis Gravouil, déplorant sur BFMTV "des mesurettes". "L'épée de Damoclès est toujours là, c'est une manoeuvre pour passer l'été", a-t-il ajouté. Dans la foulée, son syndicat a annoncé qu'il déposerait "probablement" un préavis de grève à partir du 1er juillet.
Même réaction du côté de la coordination des intermittents. "Il y a une chose intéressante, c'est l'annonce du maintien du budget de la Culture. Pour le reste, c'est déception sur déception. Le différé n'est même pas supprimé, mais payé sur les fonds de l'Etat", a déclaré un de ses représentants, Loïc Canitrot.
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