Irak : la France doit-elle intervenir ?
Les déclarations politiques, l’asile proposé aux chrétiens d’Irak, ce n’est pas assez pour l’opposition qui critique l’inaction du gouvernement. "La France doit faire entendre plus fort sa voix" a réclamé, ce vendredi, l’ancien chef de la diplomatie française, Alain Juppé. Début juillet, une soixantaine de députés UMP et UDI avaient également demandé à François Hollande, dans une lettre, une intervention de la France en Irak.
Jeudi, le président de la République a annoncé pour la première fois, qu’il était prêt à apporter un soutien aux forces engagées dans ce combat contre les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Mais comment cet engagement va-t-il se traduire ?
"Des frappes aériennes peuvent venir en soutien des forces kurdes qui, elles, sont sur le terrain."
Le président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, Axel Poniatowski, qui a signé la lettre adressée à François Hollande, propose une solution militaire. "Je pense qu’il ne faut pas envoyer de soldats, cela ne ferait qu’envenimer les choses. En revanche, des frappes aériennes peuvent venir en soutien des forces kurdes qui, elles, sont sur le terrain."
Pour Valérie Pécresse, la France "a trop tardé à prendre le leadership sur cette question ". La députée UMP et présidente à l’Assemblée d’un groupe d’étude sur les Chrétiens d’Orient milite également depuis plusieurs semaines pour une intervention de la France.
Pour Marine Le Pen la France ne peut pas se permettre une nouvelle ingérence
De son côté, la présidente du Front National, Marine Le Pen, a estimé que la France devait intervenir en Irak afin de contrer "l’internationale islamiste ". Elle réclame la protection des chrétiens d’Irak et préconise d’apporter des "moyens logistiques " au gouvernement irakien, mais refuse "une nouvelle ingérence ".
Une intervention de la France en Irak est-elle dangereuse pour le pays ?
Pour Mathieu Guidere, professeur à l’université de Toulouse et spécialiste des mouvements islamistes, une intervention française peut constituer un danger. "C’est un véritable dilemme aujourd’hui" . Si la France "n’intervient pas dans cette zone où des populations civiles sont menacées, cela risque de rester ancrer dans l’histoire" . Mais si elle s’engage, "il est fort probable" qu’elle "se crée un ennemi."
Vendredi après-midi, François Hollande a salué les frappes américaines menées contre des pièces d'artillerie utilisées par l'Etat islamique en Irak et a annoncé qu'il examinerait avec les partenaires de la France les actions à mener pour mettre fin aux souffrances des populations civiles dans ce pays.
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