"J'ai appris la patience ici" : au moment de quitter le gouvernement, Gérald Darmanin dresse son bilan au ministère de l'Intérieur

Le "premier flic de France" s'est confié à France Télévisions. "Je pars après plus de quatre ans sans heurts et après le succès des JO", se félicite-t-il.
Article rédigé par franceinfo - Guillaume Daret
France Télévisions
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Gérald Darmanin, au ministère de l'Intérieur à Paris, le 28 août 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"Pour moi, la liberté commence !" En poste pendant quatre ans et 76 jours, Gérald Darmanin a fait ses adieux, vendredi 20 septembre, sur le réseau social X, au ministère de l'Intérieur. "Habituellement le ministre de l'Intérieur s'en va parce que quelque chose s'est mal passé", confie-t-il à France Télévisions. "Pour ma part, je pars après plus de quatre ans sans heurts et après le succès des JO", se félicite-t-il.

"J'ai aussi appris la patience ici."

Gérald Darmanin

à France Télévisions

A l'heure de quitter son poste, le désormais ex-ministre tire ainsi les leçons de son long passage à la Place Beauvau, qui pourraient servir de mode d'emploi à ses successeurs. "Quand on ne se prépare pas ici, ça rate. C'est aussi un ministère de planification et de préparation, explique-t-il. L'énergie et les déplacements ne suffisent pas et j'ai d'ailleurs probablement fait quelques erreurs au début."

Gérald Darmanin a en effet connu quelques échecs, comme le fiasco en mondiovision de la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022, deux ans avant les Jeux olympiques de Paris, et des difficultés politiques, avec le vote au forceps de sa loi immigration grâce aux voix du Rassemblement national après l'adoption par les députés d'une motion de rejet qui a fracturé la majorité et le gouvernement.

"Il veut contribuer"

Réélu député de la 10e circonscription du Nord aux législatives anticipées de juillet en bénéficiant notamment du front républicain, l'ex- maire de Tourcoing va regagner les bancs de l'Assemblée nationale. Comme "premier flic de France", "j'ai vu une société parcellisée", explique Gérald Darmanin en référence au livre de Jérôme Fourquet, L'Archipel français. "Des ilots de gens qui vivent dans des France parallèles."

"Il y a des difficultés à faire un pays, des discriminations insupportables qu'on n'a pu écouter et régler. Je vais m'y atteler."

Gérald Darmanin

à France Télévisions

L'élu nordiste promet de travailler notamment sur la question de la rémunération du travail, du temps partiel, autant de marqueurs politiques qu'il veut porter au nom d'une France "populaire" et qu'il revendique comme constitutifs de son identité politique. Autant de réflexions que Gérald Darmanin compte intégrer à un livre qu'il va écrire, confie-t-il, sur ses années passées Place Beauvau, lui qui a pris des notes quasi quotidiennement.

Un temps évoqué au Quai d'Orsay, il ne fera finalement pas partie du gouvernement Barnier mais ce n'est pas pour cela qu'on ne l'entendra plus, bien au contraire. En témoignent ses attaques cette semaine contre une possible hausse d'impôts envisagée par le nouveau Premier ministre avec lequel les relations sont pour le moins fraîches, à l'image d'autre cadres du camp présidentiel.

Ses soutiens jugent que c'est le bon timing pour sortir du gouvernement, à moins de trois ans de la prochaine élection présidentielle. "Il veut contribuer d'une façon ou d'une autre à l'élection du prochain président de la République", sourit un parlementaire qui le connait bien, sans préciser si c'est à la première place, celle du candidat, qu'il s'imagine...

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