Méfiantes ou conciliantes, les associations écologistes réagissent à la nomination de Bérangère Abba
Si le nom de la nouvelle secrétaire d'État à la biodiversité ne vous dit rien, ce n'est pas le cas pour les associations écologistes. Plusieurs d'entre elles louent une ancienne élue disposée à la conciliation et au dialogue. Mais ses revirements sur le glyphosate ou le stockage des déchets nucléaires font grincer des dents.
"Cigéo BURE, je dis non". Avant d’être élue députée La République en marche de la Haute-Marne en juin 2017, Bérangère Abba brandissait ce slogan contre le projet d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure. A l'époque, elle milite aux côtés du la Coordination nationale des collectifs contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra). Mais après son élection, le ton change. "Je suis vraiment très, très, très méfiant", assure Jacques Leray, le porte-parole du Cedra. Il ne croit plus en la sincérité des convictions de la nouvelle secrétaire d'État à la biodiversité. "Elle a suivi toutes les positions de son groupe politique sur le glyphosate, le Ceta etc., explique-t-il. Au départ, Mme Abba était effectivement fermement opposée à l'enfouissement des déchets radioactifs, mais elle a fini à l'observatoire de l'Andra !"
Préférer "le dialogue" au militantisme
Bérangère Abba représente au Parlement l'Andra, l'Agence en charge de la promotion du projet de Bure, depuis le mois d'octobre 2019. Elle se justifie auprès du site Reporterre : au militantisme, elle explique désormais préférer "le dialogue". André Schwartz, président de France nature environnement, salue cette tendance. "On la connaît, on a déjà pu travailler avec elle en tant que parlementaire sur différents dossiers. Elle essaie de mettre les différentes parties prenantes autour de la table", confie-t-il.
Côté politiques, la méfiance est de mise chez les écologistes comme Julien Bayou : "Si elle ne revient pas sur le projet d'autoriser la chasse de 18 000 tourterelles, son secrétariat d'État est un emploi fictif."
Bérangère Abba a également été critiquée pour son positionnement sur l'interdiction du glyphosate, qu'elle a défendue, tout en votant en septembre 2018 contre son inscription dans la loi. Aujourd'hui, la secrétaire d'État dispose de deux occasions de faire ses preuves publiquement dans les mois à venir : le Congrès mondial pour la nature, en janvier prochain à Marseille, et la COP15 en mai 2021.
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