"Tous les démocrates ne peuvent qu'être gênés" : la plainte de Gérald Darmanin contre Audrey Pulvar embarrasse la majorité
Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, certains regrettent le côté incontrôlable et accro au "bad buzz" du ministre de l'Intérieur.
Dans sa passe d'armes avec Audrey Pulvar, Gérald Darmanin a-t-il le soutien de l'Elysée ? Les avocats de la tête de liste des socialistes aux élections régionales en Île-de-France ont annoncé lundi 24 mai porter plainte à leur tour contre le ministre de l'Intérieur, dénonçant une "tentative d'intimidation". Gérald Darmanin avait déposé plainte dimanche contre l'ancienne journaliste, l'accusant de "diffamer la police".
Mais ce ministre en charge des élections, lui-même candidat LREM dans les Hauts-de-France, qui judiciarise le débat politique, cela embarrasse aussi la majorité. "Le problème de Gérald [Darmanin], c'est qu'il roule à 300 km/h, sous la pluie et sur les graviers", confie un conseiller du pouvoir à franceinfo. "Tous les démocrates ne peuvent qu'être gênés", lâche un macroniste parisien. "Forcément il y a le sentiment qu'il abuse de son statut. Mais dans 'bad buzz' il ne retient que buzz", se désespère une cheville ouvrière de la campagne francilienne.
Il n'a pas demandé l'aval de l'Elysée
L'embarras filtre jusque dans les rangs du gouvernement : "Audrey Pulvar est à peine à 10% d'intentions de vote. Quel besoin d'aller lui tirer dessus à coups de lattes ?", s'interroge un ministre. Selon ce membre du gouvernement, le premier flic de France devrait se concentrer sur les sujets sécurité alors qu'une femme a été violée en plein Paris ce week-end dans un quartier gangréné par le trafic de crack. "Notre rôle n'est pas d'aller chercher des allume-feu." juge ce même ministre. Et d'après lui, Gérald Darmanin aime un peu trop craquer les allumettes.
Qui pourrait calmer le ministre de l'Intérieur ? Sans doute personne, "à part le Premier ministre ou Emmanuel Macron lui-même", réfléchit à haute voix un collaborateur de l'exécutif. L'entourage de Gérald Darmanin confirme qu"il n'a pas demandé l'aval de Matignon et de l'Elysée avant d'agir, estimant leur confiance acquise.
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