Jean-François Copé a promis mercredi d'entendre et de faire vivre toutes les sensibilités de la majorité
Tout en louant le travail "admirable" de son prédécesseur, le nouveau patron de l'UMP a fixé le cadre de son mandat :"l'organisation de la maison".
A l'issue du bureau politique de l'UMP et entouré de ses deux adjoints, le centriste Marc-Philippe Daubresse et le libéral Hervé Novelli, M. Copé a exposé ses trois idées clefs pour "ouvrir" le parti.
D"emblée, le député maire de Meaux a donné le ton : "Au bureau politique (...) l"ambiance change totalement puisque l'objectif est que l'on se parle, qu'il y ait un débat extrêmement libre" (...) que "le débat ne soit plus corseté". L'ancien secrétaire général du parti et actuel ministre de la Santé Xavier Bertrand, appréciera.
Faire vivre toutes les sensibilités en partageant la réflexion et le commandement
Partisan de la "confrontation des idées", Jean-François Copé veut encourager et faire entendre les différentes sensibilités (gaullistes centristes et libérales) du mouvement dont il vient de prendre les commandes.
Son projet, mettre en place des directions collégiales à l'instar de ce qui se fait au sein du groupe parlementaire UMP dont il était, il y a quelques jours encore, le chef de file.
Il propose une organisation en duo ou trio "sur toutes les fonctions importantes de la vie du parti" et une "répartition des charges dans le commandement". Et de citer à titre d'exemple, les Fédérations dans lesquelles "il est très important qu'il y ait une représentation à trois".
Transformer le conseil national en parlement avec des commissions thématiques
Second axe de "la gouvernance" Copé : la transformation du Conseil national (CN), le Parlement du parti.
Reprenant une idée "vraiment bonne" de Jean-Pierre Raffarin, premier vice-président du CN, Jean-François Copé veut là encore, tourner la page, entend "faire vivre le débat national (...) dans des termes tout à fait différent de ce qu"il est aujourd"hui" et en finir ainsi avec cette "sorte de grande messe qui a lieu trois fois par an (...) où l"essentiel de ce qui est demandé aux gens et d"appuyer sur des boitiers pour voter oui, non".
"Tout cela doit changer et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de prendre au mot le terme de Parlement" a affirmé M. Copé.
Concrètement, cela passera par la constitution de commissions thématiques au sein du Conseil national afin que ses membres "participent activement aux propositions de fond et à la vie du parti".
"Ce sera évidemment une très grande novation" a insisté M. Copé, d'autant "que ce que je propose, c'est que ce ne soit pas simplement des parlementaires (...) mais que l'on puisse de temps en temps nommer des militants, des gens qui dans les Fédérations ont, par leur activité professionnelle ou associative ou sociale montré leur volonté d'un engagement actif, et même pro-actif".
Faire vivre le débat à travers un "Conseil des clubs et des Think-Thanks"
Convaincu que les idées neuves n'émergeront "jamais dans une convention classique, d'un parti classique, entre gens classiques qui se parlent classiquement", le secrétaire général de l'UMP a réitéré son idée d'un "Conseil des clubs et des Think-Thanks".
Partant du constat que les partis ne peuvent pas à eux tout seul, "en vase clos", "produire un projet", il propose de réunir des clubs et des associations "qui pourraient apporter leurs propres contributions" sur les questions économiques, de société, de gouvernance, d'éducation, etc."
Une manière aussi de faire venir des gens de l'extérieur, des "personnalités qui jamais ne mettront spontanément les pieds dans les partis mais qui peuvent, en étant sollicitées, dire des choses et faire des propositions".
Cap sur 2012
Outre les nouvelles orientations, Jean-François Copé a aussi énoncé son calendrier mercredi matin : lancement du "Conseil des club et des Think-Thanks" et production des idées au premier semestre de 2011 en vue de la synthèse programmatique, par le parti lui-même, à l'automne.
Une synthèse qui sera remise à Nicolas Sarkozy qui pourra s'en inspirer "pour faire son propre projet de candidat" à la présidentielle... à moins que d'ici là, les évènements n'en décident autrement.
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