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Jean-Louis Borloo et François Bayrou convolent, sans fusionner

Les patrons des deux principales formations centristes, Jean-Louis Borloo pour l'UDI et François Bayrou pour le MoDem, ont officialisé leur rapprochement ce mardi après-midi, lors d'une conférence de presse commune. Leur mouvement vise à protéger la France des extrêmes. Le rapprochement porte le nom de "L'Alternative", mais il ne s'agit pas d'une fusion entre les deux partis, qui vont continuer à exister.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
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Depuis ce soir, l'échiquier politique français compte une nouvelle case, où plus exactement le redécoupage de deux vieilles cases. Elle s'appelle "l'Alternative" et se compose de l'UDI et du MoDem, ou l'inverse si l'on préfère. Et les micro-partis du centre sont invités entrer en hibernation pour rejoindre la voie de l'union.

Son but premier est de proposer aux électeurs qui ne voudraient plus déposer des bulletins PS ou UMP dans les urnes un autre choix que le FN ou l'abstention : "Nous avons décidé de nous rassembler, de rassembler toutes nos forces face à la situation de désarroi et de désespérance de notre pays ", explique Jean-Louis Borloo. "Ce n'est pas pour nous que nous faisons ça. Le désarroi est la désaffection sont si grands que c'est désormais l'essentiel qui est en jeu. La démocratie elle-même, dans les prochaines années, est en jeu ", a renchéri François Bayrou.

"Nous sommes dans l'opposition ", François Bayrou

Les deux anciens frères ennemis du centre ont affirmé qu'ils enterraient leurs rivalités et affichent leur bonheur, même si François Bayrou a reconnu que ces dernières semaines ont été pour lui "un peu moins faciles par moments ". Le positionnement politique du tandem a été durement négocié. Et François Bayrou, qui a agrégé au MoDem des personnalités à la sensibilité plus à gauche que l'UDI, a dû avaler au moins une partie de son chapeau.

Ainsi la charte que les deux hommes ont signé affirme-t-elle que "l'alliance avec le PS et les appareils de la coalition au pouvoir est impossible ". En revanche, "la droite républicaine est naturellement notre partenaire politique ". Petite phrase qui n'a pas empêché des protestations à l'UDI contre le rapprochement à celui qui a soutenu François Hollande au second tour de la présidentielle. Ils auront sans doute trouvé intéressant d'entendre l'ex-député béarnais, aujourd'hui sans mandat, déclarer "nous sommes dans l'opposition ". 

Mais rapprochement ne signifie pas union. Les deux formations restent distinctes, chacune avec ses militants et son chef : "la France n'est pas que bonapartiste ", a lancé Jean-Louis Borloo. "Il y a un président à l'UDI, pour l'instant. Et il y a un président du MoDem... j'imagine pour l'instant ", ajoute-t-il. "Nous avons tourné le dos à l'ambiance perpétuelle de rivalité ", assure François Bayrou. Pour autant, "l'Alternative" n'est pas un mouvement, mais une "coopérative ", selon ses mots. Avis à ceux qui se sentiraient plus égaux que les autres.

 

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