L'affaire Bettencourt provoque un tollé à l'Assemblée
Chaude ambiance à l'Assemblée. Tous attendaient Eric Woerth au tournant ; celui-ci est resté silencieux, du moins sur le sujet qui agite tout le monde aujourd'hui : les nouvelles révélations dans l'affaire Bettencourt - les enveloppes d'argent liquide qui auraient servi au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
_ Lorsqu'Eric Woerth a pris la parole, c'est pour répondre à des questions sur la réforme annoncée des retraites - dans un brouhaha rendant ses propos à peu près inaudibles...
La première banderille a été lancée par Jean-Marc Ayrault. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée a critiqué le refus du gouvernement de mettre sur pied une commission d'enquête parlementaire.
La réponse du gouvernement a été formulée par Michèle Alliot-Marie, la garde des Sceaux, sur le thème : la justice travaille, elle doit pouvoir travailler sereinement, respectez la présomption d'innocence.
Cette mise en garde n'a pas empêché l'opposition de lancer de nouvelles piques à l'adresse d'Eric Woerth. Mais ce n'est jamais lui qui a répondu.
_ On a vu Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, rappelant le principe de présomption d'innocence, et dénonçant la suspicion qui pesait sur le trésorier d'un parti politique...
L'HEMICYCLE DESERTE PAR L'OPPOSITION
Mais le coup de grâce - qui a provoqué le départ des députés socialistes de l'hémicyle - a été donné par François Baroin. Le ministre du Budget a accusé l'opposition de faire le jeu de l'extrême-droite.
“Est-ce que vous vous rendez compte du mal que vous faites à la démocratie et que vous êtes en train de tracer le sillon des extrêmes ?” s'est emporté le ministre. “Comment vous pouvez jeter l'anathème sur les uns et sur les autres, sans preuves, en additionnant les twitts, les blogs, les gens qui règlent des comptes, les opposants politiques qui ne partagent même pas vos valeurs?”
L'Assemblée s'est alors vidée de son opposition. Seul, ou presque, est resté Jean Glavany - qui avait une question à poser. Lorsqu'il a eu la parole, l'ancien ministre a rappelé que “le populisme ne se nourrissait pas d'accusations mais de pratiques”.
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