Nicolas Sarkozy, chronologie d’un retour politique
En pleine campagne présidentielle de 2012, l’ancien chef de l’Etat affirmait qu’il arrêterait la politique en cas de défaite le soir du 6 mai. Quatre ans plus tard, Nicolas Sarkozy est en pleine campagne pour 2017. Décryptage d’un retour progressif sur la scène politique.
Nous sommes le 8 mars 2012. Nicolas Sarkozy, chef de l’Etat et candidat à l’élection présidentielle, est l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV. Le scrutin approche. “Si vous n’êtes pas réélu, est-ce que vous arrêtez la politique ?” lui lance le journaliste après la question d’une auditrice. “Oui, répond le président-candidat. Vous pouvez me poser la question trois fois : oui.” Nicolas Sarkozy l’affirme, il fera “autre chose”.
Le 6 mai 2012, François Hollande est élu président de la République avec près de 52% des voix. Nicolas Sarkozy annonce à son camp qu’il ne sera "plus jamais candidat aux mêmes fonctions" dévoile l’AFP. A la Mutualité, face aux militants UMP, le président sortant promet que son engagement “sera différent”. “Je m’apprête à redevenir un citoyen parmi les autres”, lance le candidat battu.
“Là où la mer est passée, elle revient”
Dix mois passent. Nicolas Sarkozy, discret depuis sa défaite, commence à changer de ton. Il accorde une interview au magazine Valeurs actuelles. A la question d’un éventuel retour politique, l’ancien chef de l’Etat répond : “Il y aura malheureusement un moment où la question ne sera plus : ‘Avez-vous envie ?’ mais ‘Aurez-vous le choix ?’ Dans ce cas, effectivement, je serai obligé d’y aller. Pas par envie. Par devoir.”
Quatre mois plus tard, c’est un retour plus officiel qui s’esquisse. Le 8 juillet 2013, Nicolas Sarkozy donne son premier discours à l’UMP depuis mai 2012. “Ce n’est pas un retour politique”, promet-il. Mais il se refuse à “laisser tomber l’UMP”, après l’invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel. “Par devoir”, il réaffirme sa présence dans sa famille politique.
Début 2014, c’est une petite phrase de l’homme politique qui fait mouche. Le 30 janvier, Nicolas Sarkozy est à Châtelaillon-Plage, en Charente-Maritime. Il est venu décorer le maire de la ville, l’ancien député UMP Jean-Louis Léonard. Sur la plage, l’ancien président raconte que les vacances lui paraissent souvent longues. “Je n’ai jamais eu de goût pour la contemplation”, poursuit-il, allusif. Avant de lancer en souriant : “Là où la mer est passée, elle revient.”
Retour à la tête de l’UMP
Au printemps 2014, l’affaire Bygmalion plonge l’UMP en pleine crise. Nous sommes le 27 mai. Face aux révélations, Jean-François Copé annonce sa démission de la présidence du parti. Nicolas Sarkozy est en visite à Madrid ce jour-là. Sur le chemin du retour à Paris, il confie : “Soit je reprends le parti, soit je ferme la porte à la politique”, relate Paris Match.
Sa candidature ne tarde pas. Le 19 septembre, l’ancien chef de l’Etat se lance officiellement dans la course pour la présidence de l’UMP. “Je leur ai dit ma volonté de me retirer de toute activité publique. Depuis, j’ai pris le temps de la réflexion, déclare-t-il sur Facebook. C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux Français un nouveau choix politique”.
Dix ans après sa première élection à la tête de l’UMP, Nicolas Sarkozy reprend donc les rênes du parti. Le 29 novembre 2014, il est élu avec 64,5% des voix, loin devant Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Une victoire en demi-teinte, mais qui marque clairement son retour politique.
“Mon retour est miraculeux”
Dès l’été 2015, Nicolas Sarkozy défend le bilan de ses premiers mois à la tête de l’UMP, devenue Les Républicains. “Le parti est en ordre et apaisé”, soutient-il à Paris Match, avant d’affirmer : “Mon retour est miraculeux.”
Dans les mois qui suivent, Nicolas Sarkozy ne cache plus ses vues pour 2017. Il publie en janvier La France pour la vie, ouvrage-mea culpa sur son quinquennat. L’ancien chef de l’Etat multiplie les propositions, et officialise sa candidature à l’élection présidentielle dans un deuxième livre, Tout pour la France (éd. Plon). Arrêter la politique ? Le “oui” lancé en mars 2012 est désormais bien loin.
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