L'UMP s'en prend à Hollande et cherche à souligner son unité
François Fillon et Jean-François Copé ne ménagent pas François Hollande et son gouvernement pour convaincre les militants UMP qu'une victoire est possible aux législatives des 10 et 17 juin, après la "courte défaite" de Nicolas Sarkozy à la présidentielle.
L'ancien Premier ministre et le secrétaire général de l'UMP, réunis aujourd'hui, sont intervenus tour à tour devant les cadres du parti. Tous deux ont pris soin de se ménager l'un l'autre, Jean-François Copé de son côté appelle les participants à faire preuve "d'esprit d'équipe, d'écoute, de respect" .
Le secrétaire général de l'UMP veut "montrer que nous sommes tous sur la même ligne, qu'on avance et qu'on est tous dans l'idée de faire les choses dans le bon ordre" . À savoir que la campagne des législatives doit
prendre le pas sur celle pour la désignation du futur président de l'UMP, qui interviendra d'ici à la mi-novembre.
François Fillon provoquait cette semaine des tensions en déclarant qu'il prendrait toute sa part dans la compétition,
l'UMP étant selon lui privée de "leader naturel" depuis la défaite de Nicolas Sarkozy. Pour leur première rencontre en public depuis cette passe d'armes, les deux hommes ont préféré éviter la confrontation. Jean-François Copé a donné du "cher François" à l'ex-Premier ministre.
"Pas le sujet du moment"
"C'est une évidence. Qui comprendrait que l'un d'entre nous revendique à lui tout seul je ne sais quel grade supérieur aux autres ?" , explique Jean-François Copé. Mais s'il y aura à l'automne une élection pour désigner un nouveau président à l'UMP, "ce ne doit pas être le sujet du moment" .
Certains, dans l'entourage du secrétaire général sont beaucoup plus directs. Les déclarations de François Fillon ont "insécurisé nos candidats qui se battent pour conserver leur siège" aux législatives, explique un proche.
Selon un responsable de l'UMP, l'ancien Premier ministre Alain Juppé a servi d'intermédiaire cette semaine entre François Fillon et Jean-François Copé, pour éviter que les choses ne s'enveniment. Ainsi, le maire de Bordeaux invite les protagonistes à ne pas se tromper de calendrier en ayant déjà en tête la présidentielle de 2017 :
"Il sera bien temps en 2016 d'organiser des primaires ouvertes pour désigner notre candidat. Avant, il y a l'automne 2012. Il y aura compétition, c'est légitime. L'objectif est de mettre en place une équipe sachant concilier l'unité dans notre diversité."
Tirs nourris sur le PS
En attendant, François Fillon stigmatise le "laxisme congénital" des socialistes en matière de dépenses publiques dans un discours très offensif. Il "invite solennellement" François Hollande à renoncer à ses promesses électorales faute de quoi "il risque de porter la responsabilité d'une nouvelle réplique de la crise financière européenne" . De son côté, Jean-François Copé dénonce la "fausse simplicité" du nouveau pouvoir :
"C'est à celui qui prendra le transport en commun le moins cher, le plus lent et le plus démagogique. On va en train à Bruxelles, on va en métro au ministère ou au conseil des ministres, si possible avec un blue jean le plus délavé possible. On prend les Français pour qui ? Vous imaginez vraiment qu'on va incarner un pouvoir supposé modeste avec ce type de gadget ?"
"Une mise en scène" , pour les socialistes
En réponse aux attaques des cadres de l'UMP, le Parti socialiste ironise sur cette unité de façade présentée par la droite : "Le séminaire des cadres UMP réunis samedi à Paris est une mise en scène qui ne parvient pas à dissimuler le vide sidéral de propositions d'une formation politique désormais rongée par les divisions."
Dans son communiqué, le parti de Martine Aubry dénonce un "exercice de câlinothérapie collective pour cadres de l'UMP totalement déboussolés par le désaveu infligé par les Français à leur leader" . Charlotte Brun, une des porte-paroles du PS pour les législatives, ajoute que "François Fillon et Jean-François Copé réduisent l'UMP à une déplorable Union des mauvais perdants" .
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