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"Marée populaire" : "Vous croyez que Macron serait capable de faire une manifestation avec autant de monde ?"

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi partout en France. Une "marée populaire" contre la politique du gouvernement. Mais la mobilisation semble avoir été moins importante que prévue.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation de la "marée populaire" à Dijon le 26 mai 2018 (MAXPPP)

Plus d'une soixantaine d'associations, de partis politiques et de syndicats appelaient à manifester samedi 25 mai, partout en France. Les organisateurs de cette "Marée populaire" évoquent 250 000 participants, alors que le ministère de l'Intérieur avance le nombre de 93 000 manifestants. Dans le Journal du dimanche, le Premier ministre Edouard Philippe ironise et parle d'une mobilisation avec "un petit coefficient de marée".

L'espoir d'une convergence malgré tout

À Paris, selon les chiffres du cabinet Occurence pour un collectif de médias, dont franceinfo, 31 700 personnes ont défilé. C'est plus que la manifestation du 22 mai dans la fonction publique (16 400 participants), mais moins que "La Fête à Macron", organisée le 6 mai dernier (38 900).

A l'arrivée du cortège, place de la Bastille, les militants voulaient savoir. Les chiffres de la police et des médias les font tiquer, mais ils le reconnaissent : même ceux des organisateurs sont décevants. "Les gens sont tous pris par leurs problèmes, on les effraie facilement avec une soi-disant violence", affirme l'un d'eux. "80 000 ou 100 000, je n'irais pas discuter. Mais ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, il y a des gens qui sont descendus dans la rue et qui sont de plus en plus déterminés", affirme un autre.

Ces deux militants préfèrent rester optimistes: "Le président des riches ferait bien tout de même de faire attention à ce qui pourrait se passer. Petit à petit, il y a quelque chose de l'ordre de la convergence qui est en train de se construire. Je souhaite que cette convergence débouche, et as uniquement sur de la violence", assure l'un des deux hommes.

La mobilisation continue

Fait rare hier : les syndicats et les partis politiques avaient lancé un appel conjoint à manifester. Chez les politiques, l'oratrice nationale de la France insoumise, Danielle Simmonet, a trouvé un argument qui fait mouche pour répondre au Premier ministre et invite au défi. "Vous croyez que Macron serait capable de faire une manifestation de soutien à sa politique avec autant de monde ? Non jamais, même pas le dixième !"

Les syndicats eux, essaient déjà de préparer le coup d'après : une journée de grève interprofessionnelle. Mais c'est difficile, reconnaît Eric Beynel, porte-parole de Solidaires : "Pour l'instant, on n'arrive pas à le faire. La CGT est plutôt pour, FO semble commencer à aller vers cette idée-là". Le syndicaliste rassure : "On va continuer à travailler sans insulter l'avenir, parce qu'il faut être capable de mettre son mouchoir sur les contentieux." Les organisateurs prévoient de se retrouver dès lundi pour faire le bilan de cette "Marée populaire".

Bilan mitigé pour la "marée populaire" contre la politique du gouvernement. Reportage de Julie Marie-Leconte

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