Mise en retrait d'Adrien Quatennens : "Il n'y avait pas d'autre choix", selon l'eurodéputée Manon Aubry
Manon Aubry se félicite de la manière dont a réagi La France insoumise, après que le coordinateur du parti a reconnu des violences envers son épouse.
"Il n'y avait pas d'autre choix pour Adrien Quatennens que de se mettre en retrait", a estimé, lundi 19 septembre sur franceinfo, l'eurodéputée de La France insoumise Manon Aubry. Cette déclaration intervient au lendemain de la mise en retrait d'Adrien Quatennens de sa fonction de coordinateur du mouvement, reconnaissant des violences envers son épouse. "Je suis fière que dans un mouvement féministe, on ne regarde pas ses pompes et que l'on se dise que lorsqu'un homme reconnaît des violences conjugales, il ne peut plus porter la parole politique", ajoute-t-elle. Elle souhaite également qu'une enquête judiciaire soit ouverte.
franceinfo : Se mettre en retrait de ses fonctions au sein de La France insoumise, c'est la bonne décision pour Adrien Quatennens ?
Manon Aubry : C'est une décision qui était nécessaire et inéluctable. Adrien Quatennens a reconnu dans son communiqué des faits qui sont des violences conjugales. Je pense qu'il faut mettre les mots et il est clair, à partir de ce moment-là, que la cohérence entre notre engagement dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ne laissait aucune place pour sa poursuite à la tête du mouvement et aussi dans sa parole publique. À partir de ce moment-là, il n'y avait pas d'autre choix pour Adrien Quatennens que de se mettre en retrait, ce qui a été fait en concertation avec lui.
"Je crois qu'en assez peu de jours, La France insoumise a fait la démonstration qu'elle réagissait et qu'elle ne laissait aucune place au doute."
Manon Aubry, eurodéputée La France insoumiseà franceinfo
Il y a eu des échanges avec lui, y compris pour comprendre ce qu'il s'est passé. La commission de lutte contre les violences sexuelles et sexistes de la France insoumise n'a pas été saisie, c'est toute la difficulté. Autant vous dire que la semaine dernière, nous étions tous dans la sidération parce qu'aucun de nous n'avions la moindre information, y compris sur le contenu de la main courante. Cependant, la sidération a rapidement laissé place à l'action. Je suis fière que dans un mouvement féministe, on ne regarde pas ses pompes et que l'on se dise que lorsqu'un homme reconnaît des violences conjugales, il ne peut plus porter la parole politique.
Le tweet de Jean-Luc Mélenchon dans lequel il salue la dignité et le courage d'Adrien Quatennens a fait réagir les associations féministes. "Il a ma confiance et mon affection", a-t-il écrit. Vous diriez les choses de la même manière ?
Ce ne sont pas mes mots. Je pense que Jean-Luc Mélenchon se sentait un peu trahi par Adrien Quatennens. Pour moi, l'urgence, c'était d'abord une réaction politique. Dans le communiqué officiel de La France insoumise, nous avons écrit trois choses. La première, c'est que le mouvement prend acte du retrait d'Adrien Quatennens. Deuxièmement, il rappelle que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est la cheville ouvrière de notre mouvement et de notre combat politique.
La troisième chose que nous avons rappelée c'est que nous avons un comité de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein du mouvement que n'importe quelle femme peut saisir. Et je le redis à votre antenne, ça vaut pour Adrien Quatennens, pour l'ensemble des militants politiques de notre mouvement. Il est à disposition pour toutes les militantes, toutes les femmes qui voudraient le saisir. Nous écoutons et nous disons aux femmes que nous les croyons et c'est ce qui s'est passé hier.
Adrien Quatennens va-t-il rester député ?
De facto, il est en retrait de toute parole publique. Vous ne l'entendrez pas dans les prochaines semaines porter la parole de notre mouvement politique. Il y a des réformes qui ont été faites dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. En général, une main courante donne lieu à l'ouverture d'une enquête judiciaire. De mon côté, je vous dis que je souhaite qu'une enquête soit ouverte.
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