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Vidéo Violence entre jeunes : "Les réponses sont défaillantes", regrette Clémentine Autain, qui réclame "de l'humain"

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Article rédigé par franceinfo
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Ces violences entre jeunes "implique la société tout entière", assure la députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis.

"Les réponses sont défaillantes" face au phénomène des violences entre jeunes, a déclaré jeudi 11 mars sur franceinfo Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis et tête de liste La France insoumise et du Parti communiste aux élections régionales en Île-de-France.

"C'est sur ça qu'il faut qu'on arrive à avancer, sur les réponses que nous voulons apporter pour cette jeunesse, qui est visiblement en état de détresse, estime la députée de La France insoumise. Parce que quand on commet de tels actes de violence, c'est quand même que quelque chose ne tourne absolument pas rond et que ça nous implique, ça implique les proches, mais ça implique la société tout entière." Clémentine Autain tacle les choix politiques actuels : "Si on est sur le volant répressif, comme le fait la droite ou le gouvernement – enfin je pléonasme, ou la droite au gouvernement – et bien je pense que l'on est dans une impasse, on ne trouve pas les solutions qui vont nous permettre de faire régresser ces violences" et le harcèlement scolaire.

"Une éducation à la non-violence"

"La question n'est pas que la police", poursuit la députée, "c'est en amont que la question se pose". Elle a d'ailleurs signé avec plus de 110 personnes une tribune publiée mercredi sur franceinfo, pour réclamer davantage de prévention. "Nous avons dit qu'il y a péril en la demeure, parce que les budgets qui sont consacrés à l'éducation à la non-violence sont très faibles. Il faut une éducation à la non-violence dans les établissements scolaires. Même chose pour les médiateurs sociaux. Il faut des médiateurs et des médiatrices sociaux, on a besoin de soutien aux associations", insiste la candidate à l'élection régionale en Ile-de-France.

On a un problème avec les services de prévention et de protection de l'enfance, dont les moyens fondent comme neige au soleil.

Clémentine Autain

à franceinfo

Clémentine Autain se dit "un peu stupéfaite" à l'écoute des propos de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui a déclaré devant les sénateurs : "Je ne sais pas très bien ce que la police ou la gendarmerie peuvent faire de plus que les parents ou que le suivi éducatif. Que voulez-vous que nous fassions ?" L'élue de La France insoumise répond : "Que peut faire la puissance publique ? Beaucoup de choses. Je ne partage pas le point de vue de monsieur Darmanin."

Clémentine Autain concède qu'il "n'y a pas une solution miracle". D'après elle, "ce qu'il faut, c'est de l'accompagnement, de l'humain. Il faut aussi des mesures sociales. Parce que dans les familles monoparentales avec des femmes, puisque ce sont essentiellement des femmes, qui partent à 6 heures du matin parce qu'elles travaillent à l'autre bout, par exemple, de l'Ile de France, qu'elles rendent le soir, qu'elles sont épuisées. Elles n'ont plus l'énergie. Elles n'ont plus la possibilité d'être disponibles pour s'occuper parfois des enfants". Elle estime que la présence de médiateurs est un "substitut possible". D'après la candidate aux régionales "on a besoin de personnel qui permette d'épauler, ne pas tout laisser dans la seule responsabilité des parents. Ce n'est pas pour déresponsabiliser les parents. Mais s'il y a de la défaillance, alors la société doit répondre présent".

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