La garde des Sceaux dénonce les accusations d'une "justice aux ordres" et fustige certains politiques et magistrats
"Je dis 'assez' aux attaques aussi absurdes qu'injustifiées qu'on a vu fleurir ces derniers mois et ces dernières semaines", écrit Mme Alliot-Marie dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 30 juillet.
Sa position a suscité la réaction immédiate de l'Union syndicale des magistrats (USM), visée implicitement par la ministre.
Et cette dernière a des mots durs. Elle dénonce le "mépris", "l'inconscience" et la "médiocrité" des hommes politiques, des avocats et même des syndicats de magistrats qui accusent le gouvernement d'intervenir dans certaines enquêtes en cours, dont celles ouvertes dans l'affaire Bettencourt/Woerth.
La ministre stigmatise également les magistrats qui "attaquent un magistrat, sans prendre garde qu'en insultant un procureur, ils insultent le ministère public et la magistrature tout entière".
"Le parquet enquête, parle et défend les intérêts non de tel ou tel, mais de la société", écrit Michèle Alliot-Marie. "La justice n'appartient ni au gouvernement, ni à une poignée de spécialistes du bruit médiatique", ajoute-t-elle.
La réplique de l'USM
"Réclamer une enquête indépendante n'est la remise en cause ni d'un homme ni des magistrats, mais le simple constat que le parquet français n'est pas indépendant statutairement", dit l'USM dans un communiqué.
"Dans un contexte de reprise en main de la magistrature française, venir reprocher aux syndicats de magistrats de défendre une conception d'une justice indépendante et impartiale conforme aux standards européens ne peut que surprendre", ajoute le syndicat répondant ainsi directement aux propos véhéments de Mme Alliot-Marie.
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