La polémique rebondit autour du voyage tunisien de Michèle Alliot-Marie
La ministre des Affaires étrangères avait déjà du mal à se dépêtrer de la polémique, lancée par le Canard enchaîné sur son voyage controversé en Tunisie, et voilà que l'hebdomadaire satirique en rajoute une couche dans son édition de ce mercredi. Le journal révèle que durant les vacances de la ministre, fin décembre, en partie aux frais de l'homme d'affaires tunisien Aziz Miled, ses parents ont racheté des parts d'une société du même homme d'affaires.
DANS LE MEME HOTEL
Bernard Marie et son épouse, âgés de 94 et de 92 ans, étaient déjà associés minoritaires (avec environ 13% du capital) dans la société civile immobilière (SCI) Ikram dont étaient propriétaires leur ami Aziz Miled et son fils Karim, selon le journal satirique.
_ Toujours d'après l'hebdomadaire, les Miled leur ont vendu, le 30 décembre, à l'hôtel Sentido Beach à Tabarka, toutes leurs parts de la SCI. La ministre était alors présente ailleurs dans l'hôtel.
Michèle Alliot-Marie s'est insurgée contre “des excès qui ne grandissent pas ceux qui s'y prêtent”. “Quand on a fini de passer ma vie, y compris privée, au peigne fin, c'est sur celle de mes parents qu'on enquête”, enrage-t-elle. “Leur vie privée leur appartient”, ajoute la ministre, parlant de ses parents. “Les acquisitions qu'ils effectuent pour eux-mêmes ne concernent qu'eux, et personne d'autre”.
APPELS A LA DEMISSION
Une défense qui trouve écho chez le père de la ministre lui-même : “M. Miled est un de mes amis. Les transactions que nous menons mon épouse et moi avec lui ne regardent et n'engagent que nous”, écrit-il dans un communiqué. “Je suis engagé depuis l'été avec M. Miled dans une transaction qui consiste en l'achat d'une SCI, laquelle est propriétaire d'une option d'achat sur un appartement en cours de construction. Ce séjour à Tabarka (nord-ouest de la Tunisie) à Noël m'a donné l'occasion de faire certifier les signatures de mon épouse et de moi-même sur l'acte de cession de parts sociales”, ajoute-t-il en guise d'explications.
Ce nouveau rebondissement ne va pas faire retomber la polémique qui tourne autour de la responsable de la diplomatie, depuis qu'elle a proposé une coopération sécuritaire au régime de Ben Ali et qu'elle a emprunté le jet privé d'Aziz Miled, en pleine révolution de jasmin. Aziz Miled a été présenté comme lié au clan Ben Ali, ce que la ministre a démenti, affirmant le contraire. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait soutenu sa ministre, tout en concédant que “ce n'était pas la meilleure idée que d'aller en Tunisie” à ce moment.
Grégoire Lecalot, avec agences
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