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Démission de François de Rugy : tour des réactions dans l'opposition

La démission acceptée du ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy, après les révélations de Mediapart, fait réagir les politiques sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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L'ex ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy le 11 juillet 2019. (GEORGES GOBET / AFP)

François de Rugy a annoncé sur Facebook, en début d'après-midi mardi 16 juillet, sa démission du gouvernement,"pour se défendre" après les mises en cause de Mediapart. Alors qu'au sein de la majorité présidentielle, certains demandent plus de "transparence" tout en dénonçant "l'acharnement", de gauche à droite de l'opposition, on s'accorde à dire que cette démission était nécessaire.

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"Il aurait dû démissionner plus tôt"

Pour le porte-parole du NPA Philippe Poutou, cette démission est effectivement une bonne chose, même s'il prévoit déjà que le successeur de François de Rugy ne sera pas différent. "Un détourneur d'argent public s'en va. Mauvaise nouvelle : un.e autre semblable devrait le remplacer", écrit-il sur Twitter.

"On ne devait pas le démissionner, mais lui devait démissionner. À mon avis, il aurait dû le faire plus tôt", estime pour sa part sur franceinfo l'eurodéputé du Rassemblement national Gilbert Collard. 

"Il y a deux grandes victimes dans toute cette séquence", souligne par ailleurs la porte-parole d'EELV Sandra Regol. "La démocratie", car "la confiance" des Français dans leurs élus est "abîmée", et l'écologie, qui est "la dernière roue du carrosse" du gouvernement.

"Ça fait deux ans qu'on nous parle d'une République exemplaire"

"C'est évidemment un affaiblissement pour le président et le gouvernement", réagit pour sa part Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. "Ça fait deux ans que le président est élu, ça fait deux ans qu'on nous parle d'une République exemplaire. Le premier été, ce fut la démission de François Bayrou et de Richard Ferrand. Le deuxième été, c'était l'affaire Benalla. Et le troisième été, c'est l'affaire de Rugy".

Comment peut-on se goberger aux frais de la République quand, dans le même temps, on demande tant et tant aux Français modestes ?

Olivier Faure, PS

à franceinfo

"On est au XXIe siècle, donc il y a des comportements dans l'exercice du pouvoir qui ne sont plus acceptables", reconnaît Delphine Batho, députée et présidente de Génération écologie. Elle revient sur une "exigence de morale publique" qui n'a pas été respectée : "Il y a une exigence d'un changement clair dans les mœurs et les pratiques du pouvoir".

Selon le porte-parole du Rassemblement national et député du Nord Sébastien Chenu, "François de Rugy illustre ce côté donneur de leçons qui lui-même ne s'est pas bien comporté. Ceci n'est plus acceptable et accepté par les Français. Ce qui était possible hier ne l'est plus aujourd'hui. Il y a une exigence de sobriété de la part des Français"

"C'est la République des lobbies"

La présence de lobbystes dans les hautes sphères du gouvernement (sur la liste des invités, par exemple, lors des fameux dîners fastueux organisés par de Rugy) est de nouveau dénoncée par beaucoup d'élus.

Pour Ugo Bernalicis, député La France insoumise, c'est même "le point majeur dans l'affaire de Rugy". "On a vu, et Nicolas Hulot l'avait dit avant lui, c'est la République des lobbies. Ils sont chouchoutés et dorlotés, ici avec du homard à la présidence de l'Assemblée. Je ne sais pas quels étaient les repas servis au ministère, mais on ne peut pas fonctionner comme ça", s'insurge le député insoumis.

"Médiapart a eu la peau d'un ministre"

"Ce n'est pas à un journal, quel qu'il soit, de faire la loi. C'est un point sur lequel je ne transige jamais", estime Gilbert Collard (RN). "Maintenant, quand on connaît la personnalité de Monsieur de Rugy, vrai Tartuffe parlementaire qui a passé son temps à rappeler à l'ordre, à soumettre les députés à tous les contrôles possibles et imaginables, et qu'on le voit pris dans ce bouillon de critiques et de reproches, il devait démissionner", poursuit-il. 

Pour le député de La France insoumise Ugo Bernalicis, "Mediapart a eu la peau d'un ministre. Monsieur de Rugy, en montreur d'exemplarité, s'est fait prendre les mains dans le pot de confiture".

Pour le député Républicain Julien Aubert, le constat est également sans appel : "Nous sommes dans des époques très violentes, et il y a clairement eu une volonté de la part de Mediapart de feuilletonner en sortant tous les jours un élément capable d'ajouter un clou dans le cercueil". Un autre élu des Républicains va dans le même sens. D'après Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de Calais, "ce n'est pas parce qu'il a démissionné qu'il est coupable. Il faut garder la tête froide. Je dis aux Français : attention à l'emballement médiatique".

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