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Insulte envers Donald Trump, soutien à Marcel Campion... Quatre déclarations du député Joachim Son-Forget qui ont fait polémique

Le député LREM des Français de l'étranger avait notamment qualifié le président américain de "gâteux" atteint "d'incontinence cérébrale". Dimanche 23 décembre, ses propos sur Twitter sur Esther Benbassa, jugés sexistes, ont indigné jusque dans son propre camp. 

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Joachim Son-Forget, député LREM des Français de l'étranger, le 9 juin 2017 à Lausanne (Suisse).  (FABRICE COFFRINI / AFP)

Son attaque sur Twitter à l'encontre d'Esther Benbassa aura beaucoup fait réagir. Dimanche 23 décembre, le député LREM de la 6e circonscription des Français de l'étranger Joachim Son-Forget s'en est violemment pris à la sénatrice EELV. Et ce n'est pas la première fois que ce docteur en médecine fait polémique. "Titulaire d'un master 'en psychologie sociale'" selon Libération, l'homme de 35 ans s'est déjà fait remarquer à plusieurs reprises par ses prises de position. Franceinfo revient sur les quatre fois où Joachim Son-Forget a fait parler de lui. 

Quand il a fait une remarque sur
le "pot de maquillage" d'Esther Benbassa

"Avec le pot de maquillage que vous vous mettez sur la tête, vous incarnez plus que jamais ce que vous tentez maladroitement de caricaturer. Vous le sentez l'amalgame violent maintenant ?" écrit Joachim Son-Forget juste avant Noël, en réponse à un tweet de la sénatrice EELV qui critiquait Brigitte Macron et "l'arrogance aux dents blanches des riches et des puissants". 

"Ce n'est pas une attaque sexiste, se défend de son côté Joachim Son-Forget auprès de franceinfo. Le problème, c'est elle [Esther Benbassa] et sa méthode : elle falsifie une phrase qui aurait été prononcée par la Première dame dans le but de faire croire à mépris de classe vis-à-vis des Français les plus modestes. Le sexisme, c'est une parade."

Après s'est attiré les foudres de nombreux internautes, il a été critiqué par Gilles Le Gendre, patron de LREM à l'Assemblée nationale, qui a condamné des "propos inadmissibles" versant dans "le sexisme et la vulgarité". 

Quand il a parlé de la charia alors
qu'on l'interrogeait sur Richard Ferrand 

Tout juste élu député, Joachim Son-Forget est l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, le 22 juin 2017. Quand le journaliste lui demande s'il compte voter pour Richard Ferrand comme président de groupe à l'Assemblée nationale, sa réponse est longue et assez confuse : "Je crois qu'il y a eu beaucoup d'éléments de débat qui montrent que d'une part, vous avez la loi, vous avez aussi une éthique personnelle et vous avez eu cette idée un peu passagère que la morale pourrait être au-dessus de la loi et de l'éthique, etc. Donc ça amène un débat philosophique un peu complexe (...)" commence-t-il par expliquer avant de poursuivre : "Je crois qu'on ne doit pas avoir un retour de la morale, parce que ça c'est le début de la charia. Excusez-moi, j'utilise un peu des grands mots." 

Une comparaison qui avait fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux. L'un d'eux avait alors affirmé : "Tu as envie de passer chez Bourdin et faire du buzz... Place les mots, musulman, islam et au pire charia." 

Relancé par Jean-Jacques Bourdin quelques instants plus tard, le néo-député s'était ensuite montré un peu plus tranché sur la question : "Ce que j'appelle de mes vœux, c'est qu'on ait le choix. Avoir le choix, ce sont les bases de la démocratie" avait-il réclamé, laissant penser qu'il ne soutenait pas la candidature de Richard Ferrand, alors sous le coup de plusieurs révélations

Quand il a soutenu Marcel Campion,
accusé d'homophobie

Le 22 septembre, le "roi des forains" avait suscité un tollé après avoir affirmé dans une réunion publique que Paris était "gouverné par des homos""Je n'ai rien contre eux, sauf qu'ils sont un peu pervers", ajoutait-il dans cette vidéo révélée par Le Journal du Dimanche

Critiqué de toute part, Marcel Campion a pourtant reçu le soutien de Joachim Son-Forget, qui avait affirmé dans un tweet qu'il ne s'agit pas de propos homophobes. "Je trouve même de bon aloi ses propos personnels sur Mourousi et 'Didine' qui sont la clé de lecture de ce propos" avait-il ajouté, en référence à l'amitié revendiquée par le forain avec ces deux personnalités homosexuelles.

Contactés au moment de cette prise de position par franceinfo, les membres de LREM n'avaient pas souhaité réagir. Gilles Le Gendre, patron des députés LREM, avait toutefois dénoncé de manière sous-entendue le comportement de Joachim Son-Forget, affirmant dans un tweet que les propos de Marcel Campion ne méritaient "aucune indulgence ni aucune explication"

Interrogé dans la foulée par franceinfo, Joachim Son-Forget assurait avoir son "but" qui était "de faire un buzz sur le lynchage public". Dans l'Obs, il avait également tenté de nuancer sa réaction : "Que cela soit clair, je ne relativise pas les propos de M. Campion mais ce n'est pas mon rôle de jouer les chevaliers blancs sur les réseaux sociaux" avait-il indiqué, concluant, à propos des vives réactions à son encontre : "Cela montre bien les dérives et le déferlement de haine provoqué par le name and shame"

Quand il a copieusement insulté Donald Trump

Samedi 8 décembre, en plein "acte 4" des "gilets jaunes", le président américain écrit dans un tweet : "Les gens ne veulent pas payer de grosses sommes d'argent, surtout aux pays du tiers monde (dont la gestion est discutable), afin de protéger peut-être l'environnement". Il affirme également, à tort, que des manifestants ont scandé "On veut Donald Trump !" 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Joachim Son-Forget n'a pas apprécié cette analyse. "Donald le Gâteux est atteint d'incontinence cérébrale... Comme un 'gâteux' souffre d'incontinence d'urine voire de matières fécales et 'gâte' ses draps." a-t-il répondu au président américain, concluant par : "N'insulte pas mon pays, vieillard ! La France t'embrasse le cul" écrit en anglais. 

Les internautes, choqués par la vulgarité du message, l'ont beaucoup critiqué. Plutôt que de s'excuser, le député a répliqué en fustigeant le "politiquement correct (...) qui n'ose pas défendre ses idées avec véhémence si nécessaire". Dans cet autre tweet, il s'attaquait cette fois à Recep Tayyip Erdogan, le président turc qui dénonçait la "violence" des autorités françaises. 

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