L'Histoire secrète du 20 heures : les déçus du "macronisme"
L'éventuelle réforme des aides sociales, mais aussi la décision de ne pas inscrire la fin du glyphosate dans la loi, ont fait réagir les élus de l'aile gauche de LREM. Ils plaident pour un rééquilibrage de la politique du gouvernement. L'exécutif est-il prêt à un virage social ?
Depuis bientôt un an, à la fin de la discussion dans l'hémicycle, c'est toujours le même dénouement. Un vote massif des députés de La République en marche pour les réformes du gouvernement. Mais derrière les salves d'applaudissements, il y a des amertumes qui grandissent. En voici l'histoire secrète.
"On se retrouve avec du Bonapartisme"
Bien sûr, cela ne se dit pas encore au grand jour. Nous avons recueilli la parole de ces députés. Ils viennent tous de la gauche, et ne s'y retrouvent plus : "On fait peu de choses pour l'économie dans les territoires. Mais beaucoup pour alléger la fiscalité du CAC 40". "Ce que l'on nous a vendu pendant la campagne ne correspond pas à la pratique du pouvoir. On se retrouve avec du Bonapartisme. Tout est décidé à l'Élysée et à Matignon".
Un vent de fronde, ou au moins de réserve avait certes soufflé au moment de l'examen du projet de Gérard Collomb sur l'asile et l'immigration. Un vent vite retombé, puisqu'un seul et unique député avait voté contre. Sur les bancs de l'assemblée, un de leurs collègues socialistes observe : "Ils sont tous rentrés dans le rang, mais ça laisse des traces. Ça resurgira". "Ils ne pensent pas qu'ils ont leur propre légitimité, ils se vivent comme des agents du Macronisme", ajoute-t-il. Certains députés envisageraient de publier deux tribunes dans la presse : l'une sur l'écologie, l'autre demandant un virage social. Ce serait alors une entorse à la discipline macronienne ; pour l'instant, rien n'est fait.
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