Législatives : à Saint-Denis, une candidate d'En marche ! accusée d'avoir loué un logement insalubre
Véronique Avril est soupçonnée d'avoir agi en marchande de sommeil, en louant un appartement dans un immeuble insalubre. Elle plaide la bonne foi, mais le parti a saisi le comité d'éthique.
Elle "reconnaît, mais plaide la bonne foi", résume Mediapart. Véronique Avril, candidate de La République en marche pour les élections législatives à Saint-Denis est accusée d'avoir mis en location un appartement dans un immeuble insalubre durant cinq ans, à "un tarif exorbitant", selon l'enquête du site d'information, publiée lundi 29 mai.
Selon Mediapart, Véronique Avril, candidate dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, a acheté pour 70 000 euros, en 2011, un appartement de 23 m2, dans le centre de Saint-Denis, "alors que l'immeuble insalubre était déjà classé depuis des années en état de péril imminent" à la suite d'arrêtés pris en 2004 et 2008. Elle a notamment loué son bien "à une famille de cinq personnes", pour "650 euros (charges comprises)" par mois, "soit 28 euros/m2", "très au-dessus des tarifs pratiqués dans la ville, qui se situent souvent entre 14 et 18 euros le m2", d'après le site d'information. Alors que l'état de péril imminent prévoit que les locataires ne règlent aucun loyer.
"Je m'estime victime"
Véronique Avril, citée par Mediapart, assure que "la mairie avait dit qu'elle procédait aux travaux" nécessaires pour lever l'arrêté de péril imminent, ce qui n'a pas été le cas. Elle ajoute que depuis trois ans, elle ne touche plus le loyer réclamé pour cet appartement. "La famille locataire ne voulait pas partir. Ils ont été violents, ont changé la serrure. Je m'estime victime", plaide la candidate. "Le fait qu'elle ait pu louer dans ces conditions-là, c'est complètement dingue", s'indigne auprès de l'AFP le député (PS) sortant Mathieu Hanotin, qui lui "demande officiellement de renoncer". "Elle ne pouvait pas ne pas savoir que l'immeuble était complètement pourri", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, La République en marche "tient à préciser qu'à sa connaissance, la candidate n'a pas été condamnée et, qu'à ce jour, aucune plainte n'a été déposée contre elle". "Néanmoins, dès qu'elle en a été informée, La République en marche a saisi le comité d'éthique qui statuera dans les meilleurs délais sur la situation de Mme Avril", ajoute le parti fondé par Emmanuel Macron.
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