Les sept candidats en lice pour remplacer Richard Ferrand à la tête du groupe LREM à l'Assemblée
La démission de Nicolas Hulot a entraîné un jeu de chaises musicales et Richard Ferrand a laissé sa place. Ils sont encore sept à vouloir le remplacer et prendre la tête de la majorité dans l'Hémicycle.
Jeu de chaises musicales. La démission de Nicolas Hulot et l'arrivée de François de Rugy au gouvernement entraînent des mouvements en cascade en cette rentrée politique. Le départ de Richard Ferrand au perchoir de l'Assemblée nationale a laissé une place vide. Le groupe La République en marche (LREM) se cherche un nouveau capitaine pour tenir la barre, et les appétits s'aiguisent.
Dans un contexte de turbulences avec le départ bruyant de la députée Frédérique Dumas du groupe (Hauts-de-Seine), les candidatures se multiplient pour cette élection, prévue mardi 18 septembre. Après les renoncements de Gabriel Attal, député des Hauts-de-Seine, du député du Rhône Bruno Bonnell, c'est au tour de Perrine Goulet, élue de la Nièvre, de quitter la course, a appris franceinfo. Ils sont donc encore sept à se présenter pour animer le groupe de 311 députés marcheurs. "Il n'y a plus de pilote dans l'avion, chacun s'est dit 'pourquoi pas moi'", relate à l'AFP une source parlementaire, évoquant une élection "imprévisible". Voici les candidats.
Gilles Le Gendre
Pilier du groupe LREM, le vice-président et porte-parole du groupe fait partie des favoris. A 60 ans, il est plus âgé que beaucoup de ses concurrents, mais il est entré en politique avec son élection à l'Assemblée nationale en juin 2017, en battant Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris. Membre de la commission des finances, cet ancien journaliste a l'avantage d'avoir appris en étant le bras droit de Richard Ferrand ces derniers mois. Il souhaite créer une première vice-présidence de groupe "confiée à une femme", comme l'indique Europe 1.
Roland Lescure
Autre figure du groupe LREM, ce député des Français de l'étranger, âgé de 51 ans, a également ses chances. Président de la commission des affaires économiques, il est "salué pour ses compétences techniques et son profil consensuel", selon Libération. Seule épine dans le pied de cet économiste et ancien soutien de Dominique Strauss-Kahn, il est déjà rapporteur général du projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises). Toujours selon Libération, certains membres du groupe préfèrent qu'il se consacre pleinement à cette lourde tâche qui arrive au Parlement en fin d’année.
Brigitte Bourguignon
Présidente de la commission des affaires sociales, cette ex-socialiste venue du monde associatif est une "figure sociale" du groupe LREM qui plaide pour un rééquilibrage à gauche du quinquennat. Mais cela pourrait se retourner contre elle. Son initiative, l'an dernier, de fédérer un "pôle social" de la majorité a pu braquer des députés craignant de voir se former des clivages droite-gauche au sein du groupe. Députée du Pas-de-Calais, âgée de 59 ans, elle n'hésite pas à rappeler dans le JDD (article abonnés) qu'aucune femme n'a jamais présidé un groupe parlementaire : "Les femmes ont autant d'autorité et pas moins de talent que les hommes."
Laetitia Avia
Première à se déclarer candidate dans une interview au Monde, cette avocate de formation est actuellement porte-parole de La République en marche. Députée de Paris de 32 ans, elle a rejoint le mouvement d'Emmanuel Macron dès sa création, en avril 2016. "Mon profil permet de rassembler les différentes sensibilités qui cohabitent chez les 312 députés LREM", assure-t-elle au Monde, avant le départ de Frédérique Dumas. "Il n’y a aucun candidat naturel et c’est la preuve que rien n’est joué d’avance." Mais, selon Libération, sa déclaration de candidature a été jugée maladroite par certains de ses collègues.
Amélie de Montchalin
Chef de file LREM de la commission des finances, cette députée de l'Essonne s'est fait remarquer par sa gestion des troupes lors du débat budgétaire, à l’automne 2017. Venue de la droite, où elle a fréquenté Valérie Pécresse et Alain Juppé, le positionnement libéral de cette économiste pourrait en revanche la desservir auprès de députés qui se classent au centre-gauche. A 33 ans, elle souhaite "ressouder [le] collectif" en refusant "clans, idéologies, et individualisme", selon son message de candidature.
Jean-Charles Colas-Roy
Député de l'Isère de 40 ans, cet ancien militant du Parti socialiste veut "une relation plus équilibrée avec l'exécutif". Membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, il a reçu le soutien de Barbara Pompili sur Twitter : "Il fait partie des nouveaux talents. (...) Il sait tenir bon dans l’adversité. Il a des convictions."
Rémy Rebeyrotte
Député de Saône-et-Loire âgé de 52 ans, il vient de la gauche et a voté contre l'interdiction du glyphosate. Membre de la commission des lois, il est entré à l'Assemblée en 2017 mais fait valoir son expérience comme élu local, départemental et régional. Selon sa profession de foi, cet ancien professeur d'économie souhaite "construire une organisation bienveillante où ceux qui le souhaitent trouveront leur place".
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