Parlement européen : Jean Arthuis salue la "sage décision" de Nathalie Loiseau, qui renonce à briguer la présidence du groupe centriste
La députée européenne Nathalie Loiseau renonce à briguer la présidence du groupe centriste au Parlement, "une sage décision" saluée sur franceinfo l'eurodéputé centriste sortant.
Sous la pression des critiques, la députée européenne Nathalie Loiseau a fini par renoncer à briguer la présidence de Renew Europe, le groupe centriste du Parlement européen. "C'est une sage décision", a réagi jeudi 13 juin sur franceinfo Jean Arthuis, l'eurodéputé centriste sortant.
Des propos "qui n'ont pas été bien compris"
"Quand on prend une telle responsabilité, il faut être sûr de pouvoir rassembler, a réagi Jean Arthuis. Peut-être que des prises de position, ou des déclarations ont pu susciter quelques réticences, ici ou là". L'eurodéputé centriste sortant fait allusion à des propos, attribués à la tête de liste Renaissance aux élections européennes : Nathalie Loiseau s’en serait prise à plusieurs membres de son groupe parlementaire, lors d'un entretien informel avec la presse. Elle aurait notamment égratigné Jean Arthuis. "Il y a des propos qui n'ont pas été bien compris, fait remarquer l'ancien président de la commission des finances au Parlement européen. C'est probablement dans le prolongement d'une campagne qui a été longue, difficile, qui a suscité des tensions et des crispations". Jean Arthuis salue "l'intelligence politique de Nathalie Loiseau, et la sincérité des démentis qu'elle a pu exprimer". Pour concevoir un projet, "il faut une vision, il faut de l'empathie, être à l'écoute et manifester une capacité à rassembler et à entraîner".
Une "phase nouvelle" va s'ouvrir
Sur la mandature qui s'ouvre au Parlement européen, Jean Arthuis souligne qu'une "phase nouvelle va s'ouvrir", puisque le PPE et les sociaux-démocrates "ne sont pas majoritaires". "Ce Parlement, pendant 40 ans, a été anesthésié par un duo politique constitué par le PPE et les sociaux-démocrates. À eux deux, ils constituaient une majorité, et ils se mettaient d'accord sur des compromis faciles, et un consensus mou. Moyennant quoi, le Parlement européen n'a jamais eu de vraie expression politique", explique Jean Arthuis. L'eurodéputé sortant affirme aujourd'hui qu'il y a "la nécessité de définir un projet pour la mandature".
Ne pas sous-estimer les "postes de numéro deux"
Le fait que Nathalie Loiseau ait renoncé à briguer la présidence du groupe Renew Europe n'est pas ce "qui est important", tient à nuancer Jean Arthuis. "Quelquefois, la sagesse pourrait conduire à accepter des postes de numéro deux qui permettent d'exercer une plus grande influence que le poste numéro un. Dans certaines institutions internationales, il ne faut pas sous-estimer les postes de numéro deux. Ce sont des présidences de commissions". Troisième en importance numérique au Parlement européen, le groupe Renew Europe (Renouveler l'Europe) peut "capter une commission très importante", assure Jean Arthuis.
Vers un soutien de la candidature de Pascal Canfin
"Lorsque que la répartition des commissions va se faire, celui qui a le plus grand nombre de députés va parler en premier, pour capter une commission importante", affirme Jean Arthuis. "En troisième, il y aura Renew Europe. Ce qu'il faut, c'est que l'on capte une commission très importante. Cela pourrait être la commission de l'environnement". Jean Arthuis plaide pour la candidature de Pascal Canfin, numéro deux de la liste Renaissance. "En matière d'environnement, je pense que Pascal Canfin a la crédibilité", avance l'ancien eurodéputé.
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