: Reportage "Je n'ai vraiment pas vu, on était en plein travail de réflexion" : quand les cadres LREM, réunis en séminaire à Metz, ignorent les cris des manifestants
Les factures qui s’alourdissent, l’inflation… Depuis l’université d’été de LFI dans la Drôme, Jean-Luc Mélenchon promet une "bataille générale" à la rentrée. Réunis en séminaire à Metz, les cadres de la majorité tentent, eux, de conjurer l’augure d’une rentrée sociale explosive.
Ils n'étaient peut-être pas nombreux mais, à Metz, il y avait des manifestants tenus à distance du Palais des Congrès où les macronistes avaient rendez-vous pour préparer le baptême du futur parti présidentiel, Renaissance.
Dispositif policier important déployé à Metz près du Palais des Congrès où 500 cadres de la macronie dont des ministres sont réunis pour le séminaire de "Renaissance", le nouveau parti de la majorité présidentielle (Cerveaux Non Disponibles)
— A__SAMEDI (@_samedi_) August 27, 2022
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Parmi les protestataires, des militants autonomes du bloc lorrain, des écologistes, d'anciens gilets jaunes… et Sandrine qui explique : "On ne veut pas une prime une fois de temps en temps, on veut des salaires."
"On demande du salaire décent, que la vie soit décente, tout simplement. Parler du pouvoir d'achat sans parler d'augmentation de salaire. Mais on a vu jouer ça où!"
Sandrine, une manifestanteà franceinfo
Une grosse centaine de manifestants étaient donc là. Mais cette référente de la République en marche (terme par lequel on désigne les militants qui animent les comités locaux), ne les a ni vus, ni entendus : "Je n'ai vraiment pas vu, on était en plein travail de réflexion", soutient-elle. Un travail de réflexion sur l'avenir du parti, complète un cadre qui répond, hors micro, à Jean-Luc Mélenchon qui veut une marche pour les salaires en octobre que, de toute façon, les mouvements sociaux ne peuvent pas être téléguidés.
Une marche commune aura lieu à la mi-octobre à l'appel de la fédération populaire en train de se lever dans le pays avec nos camarades syndicalistes et associatifs. Ce nouveau front populaire sera notre force de combat. Rejoignez-nous dans la lutte !#MeetingNUPES #AMFIS2022 pic.twitter.com/aTNtRNk6jd
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) August 28, 2022
"Nous, nous voyons à long terme"
Que les oppositions donnent de la voix ne troublent pas non plus cette marcheuse qui estime travailler pour la majorité silencieuse. "Lui, il est dans la rue, nous, on est dans les idées, lance la marcheuse. On porte la voix des gens silencieux. Je ne dis pas que tout est rose, tout est super. Il y a des sujets un peu difficiles, mais il faut les aborder. Nous, nous voyons à long terme".
En rentrant dans sa circonscription du Tarn cet été, le député Jean Terlier a eu, lui, le sentiment que les gens comprenaient les efforts du gouvernement : "Les Français sont responsables. Ils savent très bien qu'évidemment, on ne pourra pas tout faire tout le temps, que tout ça a un coût. Je crois qu'ils nous sont justement gré de mener les mesures que l'on prend tous les jours au Parlement." Même sentiment du côté de Philippe Grégoire, référent pour la Vienne : "Les gens s'aperçoivent quand même qu'il y a eu des efforts de fait", assure-t-il.
"Il faut peut-être passer à la vitesse supérieure pour pouvoir être encore plus porteurs des bienfaits de la politique qui est conduite par Emmanuel Macron."
Philippe Grégoire, référent LREM pour la Vienneà franceinfo
Les gens se rendent peut-être compte mais dès la rentrée, Philippe Grégoire va tout de même mobiliser ses troupes. "On a déjà un tract en préparation sur le pouvoir d'achat. Les militants seront dès le début septembre sur les marchés, c'est déjà programmé. Quand on annonce un parti en campagne permanente, c'est bien ça aussi !"
La politique du gouvernement, le service après-vente côté militants... Tout est mis en branle. De là à savoir si cela permettra d'éviter une rentrée sociale dure ? "Je ne suis pas madame Irma", répond une ministre en s'éloignant du micro.
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