La visite surprise de François Hollande au Marché de Rungis
Après avoir été critiqué pour s'être octroyé deux semaines de congé en août, il avait prévenu : "pas de vacances " à Noël et au travail "quotidiennement ". Démonstration, dès l'aube ce jeudi. François Hollande a fait une apparition, à l'heure du laitier, au Marché international de Rungis, pour "aller au plus proche des Français, responsables d'entreprises ou employés, qui se mobilisent et travaillent pendant cette période de fêtes ", disait-on dans son entourage. "L'année, c'est 365 jours, donc ceux qui ont la responsabilité à la tête du pays se doivent d'être présents 365 jours ", a déclaré matinalement François Hollande.
Une visite dite "surprise", mais c'est surtout la gestion de sa communication qui a surpris les rédactions. Celles-ci ont été invitées à mobiliser preneur de son et caméraman, mais pas de rédacteurs pour poser les questions. Les journalistes présents ont donc été tenus à distance, tandis que le chef de l'État, en blouson blanc, insigne de rungis brodé dessus, visitait le pavillon des poissons, des tripes et abats, de la viande, puis goûtait de l'époisse, accompagné de Guillaume Garot, ministre délégué, chargé de l'Agro-alimentaire, Benoît Hamon, ministre délégué à la Consommation, et de son conseiller en communication, Christian Gravel, fournisseur officiel d'images de cette visite sur Twitter.
Au pavillon de la viande de Rungis. Visite depuis 4h30... pic.twitter.com/ekmMJIOR
— Christian Gravel (@Gravel91) December 27, 2012
Emploi, otages, Centrafrique
Cette visite à Rungis a été organisée le jour de la publication des chiffres mensuels du chômage, que l'on annonce d'avance mauvais. L'occasion pour le chef de l'État d'énoncer sa détermination à "inverser la courbe d'ici à la fin 2013 ".
François Hollande s'est aussi exprimé sur les otages retenus au Sahel. Il a jugé qu'il ne fallait pas donner de "crédibilité " à la parole des ravisseurs. Ceux-ci avaient affirmé mercredi que Paris bloquaient les négociations.
Le chef de l'État enfin a évoqué les tensions en Centrafrique et répondu à l'appel de Bangui : "Si nous sommes là, ce n'est pour protéger un régime, mais nos ressortissants et nos intérêts ".
> Lire Centrafrique : La France n'est pas là pour "protéger un régime " (Hollande)
Sur les traces de Nicolas Sarkozy ?
Rungis, premier marché de produits frais au monde, 8 milliards de chiffre d'affaires et plus d'un millier de grossites, fait figure de passage obligé pour les présidents en exercice, comme pour les candidats en campagne. Nicolas Sarkozy s'y est rendu à trois reprises, aussi par surprise, de 2007 à 2012, la rencontre de "la France qui se lève tôt ", entouré lui de caméras et micros. Un détour copieusement critiqué alors par François Hollande...
Ce dernier a prévu une autre visite, cette fois officiellement programmée, dans un service public d'urgence "en région parisienne " le 31 décembre, après ses voeux télévisés aux Français.
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