Le débat : les escarmouches sur l'économie entre François Hollande et Nicolas Sarkozy
François Hollande et Nicolas Sarkozy sont arrivés aux studios de Saint-Denis accompagnés de leur femme. A son arrivée, François Hollande a été parler avec des ouvriers de PSA Aulnay qui manifestaient près du lieu du débat avant de gagner les studios.
Le débat a commencé sur le thème du rassemblement. "Je serai le président de la justice", a affirmé François Hollande qui a parlé le premier. "Etre vrai c'est cela notre défi", a estimé de son côté Nicolas Sarkozy. Après cette introduction, les deux candidats ont abordé les thèmes économiques.
Escarmouche sur les attaques qu'ont subies les candidats
"A quel prix pour les Français", rétorque François Hollande à Nicolas Sarkozy qui parlait de ses réformes. Le ton est donné. Les deux hommes se coupent. "Défiler derrière le drapeau rouge avec la faucille et le marteau", est-ce de l'esprit de rassemblement dit Nicolas Sarkozy à propos de la CGT. Monsieur Sarkozy, vous aurez du mal à passer pour une victime !", répond Hollande après que Sarkozy ait évoqué les attaques qu'il aurait subies de la part de l'opposition.
Chômage
François Hollande fait un long exposé sur le chômage. "Le chômage a augmenté d'un million, c'est un record", affirme Hollande avant de présenter ses mesures (contrat de génération, banque publique...).
"vos chiffres sont faux", dit Sarkozy qui présente des chiffres du BIT. Critique de la proposition "contrat de génération" en s'appuyant sur les propos de Martine Aubry.
Sur les chiffres, je comprends que cela ne vous fasse pas plaisir. Et Hollande rappelle les chiffres. "Dois je vous rappeler que vous êtes au pouvoir depuis 10 ans". "Jamais notre déficit commercial n'a été aussi élevé".
"Maintenant vous nous dites, j'ai trouvé la solution. La TVA". François Hollande critique la hausse de la TVA l'estimant injuste et inefficace".
Sur la formation "il est bien temps", ajoute Hollande.
La balance commerciale
Nicolas Sarkozy s'appuie sur l'exemple allemand pour justifier ses propositions. "Vous n'etes pas la pour donner des notes dans cet exercice", affirme Hollande après une passe d'armes sur la part de l'énergie sur le déficit commercial.
"Vous avez toujours un bouc émissaire. Ce n'est jamais de votre faute", lance Hollande à Sarkozy. La hausse de TVA sera de 300 euros pour un couple de smicards, précise-t-il. "Innovation, investissement", doivent etre les moteurs de la croissance.
Nicolas Sarkozy parle du déficit commercial sous Jospin, affirmant que la France était en déficit en 2000 et 2001. Vos chiffres sont faux, rétorque Hollande, qui affirme que les gens pourront vérifier.
Pouvoir d'achat
Le débat porte notamment sur le prix de l'essence (avec blocage des prix pendant trois mois) et les propositions de Hollande comme la fixation nouvelle du prix de l'électricité ou la hausse de l'allocation de rentrée scolaire. Nicolas Sarkozy critique ces mesures et se lance dans une défense de l'économie d'énergie qui parle de "démagogie" et revient sur le "démantelement" du nucléaire.
Les déficits et la dette
La dette publique a augmenté de 600 milliards depuis le début du quinquennat. "voia la responsabilité d"une équipe sortante depuis 10 ans", attaque Hollande.
Le candidat socialiste évoque le paquet fiscal de 2007 et la baisse de l'ISF en 2012.
"Comment se fait il que vous ne soyez pas d'accord avec la réduction du nombre de fonctionnaires", attaque Sarkozy qui s'etonne de la création d'emplois dans l'éducation nationale. Il attaque aussi sur la remise en cause de la réforme des retraites.
Le ton monte..."Vous ajoutez la calomnie au mensonge", attaque Hollande.
Hollande défend l'aspect social de deux de ses mesures, l'école et la retraite.
Dans l'état actuel de l'école publique, 80.000 suppressions d'emplois. La suppression de la formation des enseignants. Devant cette situation, et je l'assume, j'ai décidé de créer 12.000 emplois par an. "Moi je protège les enfants, vous vous privilégiez les riches".
Passe d'arme sur le niveau de prélèvement obligatoire après un echange sur les impôts et le bouclier fiscal.
L'europe
François Hollande évoque le pacte budgétaire. Je comprends qu'il instaure une discipline. Il impose l'austérité généralisée. C'est là que je conteste. J'ai proposé un programme en quatre points : capacité d'emprunts (eurobonds), banque d'investissement, BCE...
J'ai demandé qu'on renégocie ce traité pour qu'on y ajoute un pacte de croissance.
Hollande se félicite que des gouvernements le rejoignent sur ces positions.
Nicolas Sarkozy répond que la France n'a jamais emprunté à un taux aussi bas et attaque l'Espagne. L'atout de la France, c'est la baisse du déficit. Sur le traité, M. Hollande invente le fil à couper le beurre. La taxe sur les transactions financières c'est moi qui l'ai créée. Le seul point de désaccord entre nous, ce sont les eurobonds. On ne réduit pas nos dettes en créant de nouvelles dettes.
L'Europe n'est pas sortie de la crise, répond Hollande. Les autres pays nous regardent pour savoir si nous allons être capables de faire changer l'Europe. L'Europe ce sont des compromis, répond Sarkozy.
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