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Le départ dans le privé de l'ancien président de région Jean Rottner critiqué par les élus du Grand Est

Certains regrettent un risque de conflit d'intérêts, d'autres y voient une atteinte à la ligne politique de la région et à la sincérité du scrutin régional de juin 2021.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien président du conseil régional du Grand Est Jean Rottner à Mulhouse (Haut-Rhin), le 12 avril 2022. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'annonce ne passe pas. Président Les Républicains démissionnaire de la région Grand Est, Jean Rottner va rejoindre le cabinet de conseil et promoteur immobilier Réalités, une décision qui suscite une pluie de critiques chez les élus régionaux. Cotée en bourse, la société se présente comme "un groupe de développement territorial", menant des projets immobiliers, comme l'extension du stade Bauer à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), avec la Banque des territoires, ou l'aménagement d'un nouveau quartier à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor).

Ce recrutement a provoqué de vives réactions de la part des élus du conseil régional, certains pointant un risque de conflit d'intérêts, d'autres y voyant une atteinte à la ligne politique de la région et à la sincérité du scrutin régional de juin 2021.

"Cette annonce vient un peu vite, ce qui laisse penser que c'était déjà conclu depuis un certain temps", a réagi auprès de l'AFP Eliane Romani, cheffe de file du groupe écologiste au conseil régional du Grand Est. Jean Rottner "utilise le réseau qu'il a acquis dans ses fonctions publiques pour aller servir une organisation privée qui a des rapports avec les collectivités, c'est une définition du pantouflage", a-t-elle ajouté.

L'avis de la HATVP attendu

"Il part avec une quantité de données territoriales importante", s'est pour sa part inquiété Christophe Choserot (Renaissance), membre du groupe centriste et maire de Maxéville (Meurthe-et-Moselle). "On était en pleine révision du Sradet [schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires]. Il sait exactement quelles vont être les modifications de ce schéma, quels sont les atouts et les difficultés des territoires, ce n'est pas rien". Et de s'interroger : "Qui est mieux placé qu'un président de région pour faire du conseil et de l'accompagnement territorial ?"

"La prise d'une telle position ne se fait pas sans l'accord de la HATVP [Haute Autorité pour la transparence de la vie publique]", a de son côté expliqué Jean Rottner. "Elle se chargera elle-même de publier son avis".

"On ne connaissait pas trop les raisons de son départ, maintenant on sait", a jugé l'élu socialiste Michaël Weber : "Il avait une opportunité professionnelle avec un meilleur salaire et sans doute moins d'emmerdements". 

L'élection de son successeur fait déjà débat

Le 13 janvier prochain, le Conseil régional élira son nouveau président : Franck Leroy (Horizons), maire d'Epernay (Marne) et membre du groupe majoritaire, fait figure de favori. "C'est un problème", a estimé de son côté Laurent Jacobelli (Rassemblement national). "Les gens votent mais ne sont pas sûrs du président et de la politique qu'ils auront", pointant le fait que Jean Rottner et Franck Leroy ne sont pas issus du même parti.

Sollicitée par l'AFP, Valérie Debord, cheffe du groupe LR, majoritaire au conseil régional du Grand Est, n'a pas souhaité réagir sur ces aspects. "Je suis ravie pour lui et je lui souhaite beaucoup de réussite", a-t-elle simplement déclaré.

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