Le FN aurait pu obtenir 17 sièges avec une dose de proportionnelle aux législatives, selon FTVi
François Hollande a affirmé vouloir introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives. A quoi aurait ressemblé l'Assemblée nationale si la réforme avait été effective cette année ? FTVi opéré une simulation. Grand gagnant ? Le FN.
SI François Hollande tient ses engagements, l'élection des députés en 2017 devrait se faire avec une dose de proportionnelle. En effet, le président de la République avait dit envisager que celle-ci concerne 15% des députés.
Et si ça avait été le cas cette année ? FTVi s'est lancé dans une simulation.
Hypothèses retenues ? 100 députés sur 577 seraient élus à la proportionnelle dans une circonscription nationale. Les 477 autres seraient élus au scrutin majoritaire, comme aujourd'hui. Cela impliquerait un nouveau redécoupage électoral après celui réalisé en 2010.
Résultat : les électeurs disposeraient de deux bulletins de vote. Le premier pour élire le député de leur circonscription, le second pour désigner la liste de leur choix dans le cadre du scrutin proportionnel.
Le Front national, grand bénéficiaire d'une éventuelle réforme
Sur la base des résultats du premier tour des législatives, et selon les calculs* de FTVi, les 100 députés élus à la proportionnelle se répartiraient ainsi : 36 pour le PS, 33 pour l'UMP, 17 pour le FN, 8 pour le Front de gauche et 6 pour EELV. Les listes ayant obtenu moins de 5% des suffrages seraient éliminées. Cela concernerait notamment le Parti radical de gauche, le MoDem, le Nouveau Centre ou le Parti radical.
Pour les 477 autres députés, tout dépendrait du redécoupage électoral. FTVi a donc choisi de réduire proportionnellement le nombre de sièges obtenus par chacun des partis.
Si ce système avait été mis en place cette année, le PS et ses alliés proches n'auraient pas obtenu la majorité absolue, passant sous la barre des 289 sièges. Le grand bénéficiaire aurait été le Front national, et dans une moindre mesure, le Front de gauche et les Verts. De leur côté, l'UMP le centre et les radicaux de gauche n'auraient perdu que quelques sièges.
Nécessité de voter une loi organique
Des résultats à nuancer. En effet, impossible de prévoir le comportement des électeurs qui pourraient voter "utile" pour désigner leur député, et voter avec leur coeur pour le scrutin à la proportionnelle. Ce qui pourrait profiter davantage aux petits partis. Tandis que les grands partis pourraient être tentés de ne pas nouer d'accords électoraux.
En attendant, seul le vote d'une loi organique par l'Assemblée nationale et le Sénat pourrait faire adopter ce scrutin. Et celui-ci n'a pas que des partisans, à droite comme à gauche. Nombre de députés peuvent notamment craindre de perdre leur circonscription.
*Mode de scrutin retenu : scrutin de liste proportionnel à la plus forte moyenne sur la France entière.
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