Le gouvernement s'efforce de dédramatiser la menace sur le triple A de la France
Alors que la France est menacée de perdre son triple A, le gouvernement s'est efforcé ce week-end de dédramatiser, voire de désamorcer une éventuelle dégradation de la note française, vantant la portée "historique" du sommet de Bruxelles.
Le gouvernement est passé à l'offensive sur le terrain médiatique tout au long du week-end, pour dédramatiser la menace d'une dégradation de la note de la dette française par l'agence américaine Standard & Poor's.
"Les choses seraient plus compliquées"
La ministre du Budget Valérie Pécresse, dimanche 11 décembre, a tout juste concédé qu'une perte du tripe A de la France rendrait "les choses plus compliquées", mais que "ça ne ne nous fera pas changer de cap", a-t-elle dit sur Europe 1.
Mme Pécresse a assuré que la Fance serait au rendez-vous des ses engagements internationaux de réduction de déficits publics qu'elle doit ramener à 5,7% du PIB cette année avant 4,5% l'an prochain et 3% en 2013.
Valérie Pécresse et François Baroin à l'unisson
"Nous travaillons pour le peuple français, pas pour les agences de notations, a-t-elle lancé à l'unisson du ministre de l'Economie, Fançois Baroin, invité samedi 10 décembre au 20 Heures de France 2.
M. Baroin a le premier parlé d'un "sommet historique" qui a répondu, selon lui, "point par point à toutes les problématiques" de la zone euro, à commencer par ses "problèmes de gouvernance". Le ministre avait estimé dès vendredi soir que l'accord européen sur un renforcement de la discipline budgétaire au sein de la zone euro était "de nature à créer un choc de confiance".
Quel sera le verdict des agences ?
Reste désormais à attendre le verdict des agences de notation. "Les nouvelles qui viennent de ce sommet ne sont pas des nouvelles qui consuisent à accélérer une procédure de dégradation", a estimé l'économiste Elie Cohen, directeur de recheche au CNRS.
Mais une dégradation de la note française de deux crans pourrait selon certains économistes avoir des effets dévastateurs.
Dans le scénario du pire, une baisse de cette note plongerait la France dans une spirale de la dette difficilement maîtrisable, à la manière de la Grèce ou de l'Italie, avec un enchaînement de phénomènes "auto-réalisateurs" : déficits publics aggravés, confiance des investisseurs en berne, investissements et consommation en chute libre... Avec au bout du compte, une profonde récession en perspective.
L'agence Standard & Poors, qui a placé lundi 5 décembre, la note de la France sous"surveillance négative avec celle de 14 autres des 17 pays de la zone euros, a dit vouloir conduire sa surveillance aussitôt que possible après le sommet européen du 9 décembre".
51% des Français redoutent la menace
Un sondage Harris Interactive pour le site 2012etvous.fr, publié samedi 10 décembre, révèle qu'une petite majorité de Français estime que la dégradation de la note de la dette française pourrait avoir un impact important sur leur vie quotidienne.
Pour 37% des personnes interrogées, cet impact serait "très important" et pour 14% "plutôt important". A l'inverse, ils sont 28% à penser que cela n'aurait "pas du tout" d'impact et 15% "peu".
Interrogés sur les candidats à la présidentielle et sur la situation économique de la France, ils sont 24% à déclarer faire avant tout confiance à Nicolas Sarkozy pour sortir de le pays de la crise, contre 16% au candidat socialiste François Hollande.
En revanche, sur l'amélioration du pouvoir d'achat, 21% des sondés disent faire confiance à M. Hollande, contre 12% à M. Sarkozy. (Sondage réalisé du 7 au 9 décembre, selon la méthode des quotas).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.